Lutte Ouvrière, la voix discordante04/12/20152015Presse/medias/articlepresse/images/2015/12/32.0.2295866402.jpg.420x236_q85_box-0%2C38%2C400%2C262_crop_detail.jpg

Article de presse

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Lutte Ouvrière, la voix discordante

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Julien Wostyn (à droite) a retrouvé les militants et têtes de liste départementales.

Julien Wostyn (à droite) a retrouvé les militants et têtes de liste départementales.

« Vendredi matin, je serai de nouveau au boulot, à la chaîne chez PSA ». Julien Wostyn, l'ouvrier de l'automobile, tête de liste Lutte Ouvrière, a tenu son dernier meeting face à quelques dizaines de militants. Dans son fief mulhousien. 

Sa fatigue transparaît. Julien Wostyn revient tout juste de Charleville-Mézières. Comme les autres candidats, il a sillonné cette nouvelle grande région. Sauf que lui n'a pas d'appareil qui le soutienne avec de gros moyens matériels et humains. Tout juste a-t-il pris cinq jours de congé pour pouvoir faire les déplacements et tenir des meetings, à Charleville-Mézières, Troyes, Metz. Il a mené deux vies en une pendant ces dernières semaines, ouvrier le matin, homme politique le reste de la journée.

Ce qui l'a fait tenir : la satisfaction d'incarner cette petite « voix discordante » qui s'oppose « à tous les partis qui se placent dans le camp des possédants, des bourgeois, des capitalistes ». Cette petite voix qui s'obstine à ne pas jouer la même musique que les autres. « Les autres partis se retrouvent sur tous les sujets importants, sur la guerre, sur la manière d'aider encore et toujours les entreprises, de demander des sacrifices à la population. Et le Front national qui recherche la voix des travailleurs a le même but : accéder à la mangeoire comme les autres. Le Front national est l'ennemi du monde du travail. »

Son auditoire est conquis d'avance. Peu importe que cette voix discordante soit également minoritaire, créditée de 1 % dans les sondages. « Moi, je ne joue pas ma carrière sur cette élection, ceci n'est pas un tremplin personnel », lance Julien Wostyn.

Et même si la liste n'obtient que ces 1 %, ce seront autant « de milliers d'électeurs des classes populaires qui se seront placés dans le camp du monde du travail, celui qui n'accepte pas les licenciements, le chômage de masse, tout ce discours ambiant qui dit qu'on doit tout accepter sans broncher ».

En fait, Julien Wostyn promet d'autres batailles : « Ce n'est pas un bulletin de vote qui va changer notre vie. François Hollande a été élu en disant que la finance était notre ennemi et maintenant il mène une politique anti-ouvrière. Pour changer notre sort, il ne faudra pas compter sur un bulletin de vote. C'est par les mouvements sociaux que la conscience a évolué beaucoup plus fort. Et nous n'allons pas nous arrêter à une période électorale. Nous continuerons à militer au quotidien devant les entreprises, les collèges, chez les voisins, la famille... Tout ce qu'on a toujours obtenu, on l'a eu en se bagarrant. La société dégouline de milliards, cet argent doit servir à créer de l'emploi, à augmenter des salaires. » Pas vraiment un programme. Mais Julien Wostyn se moque des programmes politiques promis sur 5 ou 10 ans. « Ridicule, c'est de la comédie. Ce qui préoccupe la population, c'est demain, avoir un boulot et pouvoir payer ses factures ».

F.Z. 

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