Karl Marx, Lutte ouvrière et la conscience de classe19/05/20162016Presse/medias/articlepresse/images/2016/05/32_0_2834130909.jpg.420x236_q85_box-0%2C21%2C400%2C246_crop_detail.jpg

Article de presse

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Karl Marx, Lutte ouvrière et la conscience de classe

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Nathalie Arthaud, porte-parole nationale de Lutte ouvrière, et Salah Keltoumi, le candidat dans la « 1 ».

Nathalie Arthaud, porte-parole nationale de Lutte ouvrière, et Salah Keltoumi, le candidat dans la « 1 ».

Lutte ouvrière est ce petit parti qui veut mettre fin au capitalisme, qui ne croit pas aux élections mais s'y présente quand même pour réveiller la conscience de classe du monde ouvrier.

Plongée en milieu marxiste. Oh, bien sûr, Lutte ouvrière ne se fait pas beaucoup d'illusions sur son score à venir dans la législative partielle de dimanche. Le parti trotskiste avait engrangé 0,3 % des suffrages en 2012. Son objectif n'est pas de gagner ni même de monnayer son soutien à l'un ou l'autre des futurs candidats du second tour.

Alors pourquoi présenter un candidat ? « Pour affirmer un point de vue de classe », affirme Nathalie Arthaud, la porte-parole nationale du parti, en posant les bases d'un discours marxiste. Elle l'a dit hier soir lors d'une réunion publique en plein coeur du quartier de Koenigshoffen.

« Il faut que les travailleurs puissent faire un vote de classe et seule la candidature Lutte Ouvrière le permet », a-t-elle expliqué devant une cinquantaine de militants. Pour LO, le monde est divisé en deux catégories, les travailleurs et les autres, patrons et bourgeois.

Mais selon l'analyse déroulée devant la salle hier, les travailleurs ont perdu la conscience d'appartenir à une même classe. La faute a-t-elle dit au système capitaliste, au Front national, à la bourgeoisie, mais aussi au Parti communiste qui s'est allié aux socialistes, et la faute aussi aux syndicats qui sont restés « l'arme au pied pendant quatre ans ». Haro donc aussi sur les socialistes, de Mitterrand à Hollande et Valls en passant par Jospin.

« Voter PS dimanche, c'est donner quitus à Hollande, c'est justifier des centaines de milliers de licenciements », a lancé Salah Keltoumi, le candidat du parti dans la course à la succession du député sortant Armand Jung. Devant des drapeaux rouges et une affiche cinglant un « le patronat décide, le gouvernement exécute », cet ouvrier de l'industrie automobile a averti les militants : « Pour les classes populaires, une élection de plus ne donnera pas moins de chômage ».

En revanche, la mobilisation contre la loi El Khomri pourrait bien, selon lui, être le début de « quelque chose ; ces deux mois de mobilisation ont montré à chacun qu'il n'est pas seul avec sa colère ».

« Retrouver le chemindes luttes collectives »

Lutte ouvrière dénote dans le paysage politique. Le parti popularisé par Arlette Laguiller rêve du grand soir et veut renverser le capitalisme. Nathalie Arthaud, qui sera candidate à la présidentielle l'an prochain, a défendu  « l'idée de retrouver le chemin des luttes collectives [...] Notre objectif est de mettre fin au système capitaliste car tant qu'on n'aura pas renversé le capitalisme, rien ne sera jamais acquis pour les travailleurs ».

Mettre fin au capitalisme signifie, en langage marxiste et révolutionnaire, « mettre fin à la propriété privée des moyens de production car collectiviser les moyens de production transformerait la société en profondeur ».

En fustigeant la politique réservée aux migrants, elle a encore rappelé un autre des piliers de la pensée marxiste : « reconnaître à tous les damnés de cette terre la liberté de circuler et de s'installer ». Et pour ne pas rompre avec la tradition, les militants ont entonné l'Internationale en fin de réunion.

Olivier Claudon

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