Guéret (Creuse) : Le long combat des ex-mineurs réunionnais ”transplantés”08/01/20172017Brèves/medias/breve/images/2017/01/la_stele_des_enfants_de_la_Creuse.jpg.420x236_q85_box-0%2C50%2C665%2C425_crop_detail.jpg

Brève

Guéret (Creuse)

Le long combat des ex-mineurs réunionnais ”transplantés”

illustration
La stèle des enfants de la Creuse à l'aéroport Gillot

Ce week-end, la "Commission des Réunionnais de la Creuse", a auditionné à Guéret les ex-mineurs qui de 1963 à 1981 ont été "transplantés" (car officiellement le mot "déportés" est refusé) depuis leur île natale par l'Etat Français sous la houlette du ministre gaulliste Michel Debré dans 65 départements français en voie de repeuplement.

Ce serait le département de la Creuse qui en aurait accueilli le plus, placés dans un gros foyer à Guéret et chez des paysans qui ont parfois été tout aussi abusés que les familles réunionnaises. On leur avait dit qu'ils étaient orphelins ou abandonnés. Les parents, eux, bien souvent ont accepté- quand on ne leur a pas imposé- avec la promesse que leurs enfants allaient faire des études payées par l'Etat Français et qu'ils reviendraient, ce qui n'a jamais été le cas.

Il a fallu la ténacité et la détermination de quelques dizaines de ces ex-mineurs, des assignations en justice contre l'Etat français dont ils ont été régulièrement déboutés, la lutte pour obtenir un écho dans les médias, un combat de 15 ans, pour qu'enfin une commission soit créée en février 2016, chargée de rechercher "la vérité historique".

Car le combat pour la reconnaissance officielle de l'ignominie de l'Etat français n'est pas terminé : la commission, réunie une première fois en octobre à La Réunion et après l'audition de Paris le 6 et celle de Guéret le 8, doit rendre son rapport à la mi -février sur les demandes des ex-transplantés, parmi lesquelles un voyage payé par l'Etat pour aller voir les lieux où ils sont nés car beaucoup sont dans la précarité et n'en ont pas les moyens. Mais ce qu'ils souhaitent en priorité, la reconnaissance de leur arrachement à leur famille comme "crime contre l'enfance" -et c'en est un à l'évidence- n'est pas encore gagnée.

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