La candidate à la présidentielle pour Lutte ouvrière sera en meeting aujourd’hui à Échirolles

Nathalie Arthaud : « Pour un vote de conscience ouvrière »

Elle sera une nouvelle fois candidate à la présidentielle en 2017, sous la bannière du parti dont elle est aussi la porte-parole : Lutte Ouvrière (LO). Et alors que la campagne électorale semble s’accélérer avec l’organisation de la primaire de la droite, Nathalie Arthaud est dans les starting-blocks. Après un déplacement à Lille, un autre à Lyon, la voici aujourd’hui en Isère, plus précisément à Échirolles, pour la fête annuelle de la fédération iséroise de LO.

« Un réveil des luttes est possible »

« La campagne a déjà commencé, mais Lutte ouvrière est loin de tout ce cirque électoral qui nous est actuellement servi par les partis au pouvoir. Vous savez, ceux qui essaient de nous faire croire, à chaque scrutin, que le nouveau président sera meilleur que le précédent, alors que c’est exactement la même chose ! Car il ne faut pas se leurrer, tous ceux qui sont susceptibles d’être au second tour ont un programme d’abord destiné à faciliter les affaires et les profits, à accéder aux désirs des grands groupes. Ce point de vue, qui place l’intérêt de la bourgeoisie en priorité, s’est généralisé aujourd’hui. »

Elle poursuit : « Mais nous, nous sommes là pour mobiliser les ouvriers, pour leur dire qu’il est possible de faire entendre leur voix, que le temps des luttes massives peut arriver. » Et qu’on ne lui parle pas de “résignation”… « Ce qui s’est construit au moment du combat contre la loi Travail, les quatre mois de mobilisation et les grèves l’ont démontré. Certes, ce n’était qu’une fraction de la population qui manifestait, mais il y avait une solidarité. Même ceux qui ne défilaient pas se sentaient proches du mouvement. On a assisté à l’expression d’une classe sociale, et cela a prouvé qu’un réveil des luttes est possible. »

Et pour la partie des ouvriers que les sondages disent “tentés” par le vote FN ? Nathalie Arthaud rappelle que LO a « toujours combattu ce parti » et accuse « Nicolas Sarkozy et François Hollande de lui avoir servi la soupe », d’avoir « repris ses mots ». La candidate ajoute : « À l’ouvrier qui voudrait voter Marine Le Pen, je dis : “Ne mêle pas ta voix à celles de tous ces bourgeois qui ont peur des quelques migrants qu’on pourrait installer à côté de chez eux. Ne mêle pas ta voix à celles des nostalgiques de l’Algérie française. Et ne vote pas pour une millionnaire !” » Puis, elle termine : « Il ne faut pas se tromper d’ennemis, celui de la classe ouvrière est le monde de la grande finance. En votant LO, c’est aussi un signal qu’on envoie aux grands capitalistes. On montre qu’il existe toujours un vote de conscience ouvrière. Et c’est ça qu’ils craignent le plus. »

Par Ève MOULINIER