Article de presse

Election présidentielle : La candidate de Lutte ouvrière était hier soir à Alpexpo à Grenoble

Nathalie Arthaud donne sa “consigne” de vote

Election présidentielle : La candidate de Lutte ouvrière était hier soir à Alpexpo à Grenoble : Nathalie Arthaud donne sa “consigne” de vote
Nathalie Arthaud donne sa “consigne” de vote

Elle l’a dit hier soir, au début de son meeting à Alpexpo à Grenoble. Elle ne rêve pas de l’Élysée et elle sait de toute manière qu’elle sera toujours considérée comme « une petite candidate » à la présidentielle. Même si elle a été dans la première vague à obtenir les 500 parrainages requis, même si elle a derrière elle un parti, Lutte ouvrière, qui a une longue histoire électorale…

« À quoi cela servirait-­il de voter avec la majorité si c’est pour désigner un ennemi ? »

Mais Nathalie Arthaud y va, elle y va fièrement pour « faire entendre la voix des travailleurs, pour les pousser à un vote de classe, à un vote de conscience, à un vote combattant ». Elle assure aussi qu’elle est la « seule candidate antisystème », quand tous les autres « collent plus ou moins aux désirs du patronat, du grand capitalisme »… De François Fillon, elle dit qu’il est « le portrait craché du Medef ». D’Emmanuel Macron, elle souligne que « c’est lui, l’homme du travail du dimanche, des bus qu’on remet sur les routes ». Quant à Marine Le Pen, « notre Donald Trump français », elle lance que celle­ci n’est en fait que « la dernière roue de secours de la bourgeoisie ». Enfin, elle rejette en bloc les propositions de Benoît Hamon ou de JeanLuc Mélenchon. Trop système­compatibles !

Elle détaille ensuite qu’il faut « un travail et un salaire pour tous », lancer des renationalisations d’entreprises, réduire le temps de travail, revaloriser le smic à 1 800 euros, et qu’il faut une gouvernance collective après un soulèvement populaire. Comme inspiration, elle va jusqu’à citer la révolution russe (enfin, celle d’avant le stalinisme « qui a tout dévié, déformé »), « quand le peuple avait encore le pouvoir en main pour exproprier les maisons bourgeoises et donner un toit à tous, pour redistribuer la terre aux petits paysans, pour donner le droit de vote aux femmes », etc. Elle lance également qu’il suffit d’une étincelle pour que les soulèvements fassent boule de neige, comme lors du Printemps arabe. En gros, elle dit que le Grand Soir est encore possible, plausible… Oh pas en 2017, car elle prédit que le prochain président de la République « sera parfait pour répondre aux ordres du grand capital ». Mais elle donne quand même sa consigne pour le premier tour : « Il faut voter Lutte ouvrière pour que la classe ouvrière s’exprime, même si nous serons minoritaires ». Enfin, dans un élan, elle conclut : « À quoi cela servirait­il de voter avec la majorité si c’est pour désigner un ennemi ? Il n’y a pas de petits combats, pas de petits gestes. Pour l’instant, nous sommes à contre­courant ; mais quand le courant majoritaire pousse à la soumission, moi je préfère être à contrecourant. »

Ève MOULINIER

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