Non au travail gratuit !

À l’usine Novo Nordisk de Chartres, qui fabrique en particulier des médicaments à base d’insuline pour diabétiques, la direction cherchait depuis des mois à rallonger de 25 minutes par jour la durée de travail des ouvriers et des techniciens, qui travaillent déjà 24 heures sur 24 par roulement. Cela consistait en un « débriefing » de 10 minutes avant la prise de poste et de 15 minutes en fin de poste, soit 25 minutes de plus par jour, non payées. Sur l’année cela représentait 14 journées de travail supplémentaires non payées. S’y ajoutait deux jours de formation obligatoires dans l’année.

Fin 2016, lorsque le projet a été présenté, les syndicats FO, CGT et CFTC s’y étaient opposé. Mais profitant de l’entrée en vigueur de la loi El Khomri au 1er janvier 2017, la direction est revenue à la charge, avec l’aide de la CFDT, et a organisé un référendum sur le sujet, présentant cela comme un « accord offensif » pour la pérennisation de l’entreprise… alors que celle-ci, 16ème trust pharmaceutique au monde, réalise depuis des années des résultats en hausse.

L’arnaque a consisté à faire voter tous le personnel, dont les près de

400 cadres - qui sont au forfait et pour qui les nouveaux horaires ne changent pas grand-chose - alors que l’immense majorité des ouvriers en équipe, qui allaient être le plus touchés par le projet, ont voté contre. Sur l’ensemble du personnel 610 personnes ont ainsi voté « pour » et 356 « contre ».

Depuis peu les nouveaux horaires sont donc devenus obligatoires pour tous. Voilà comment, avec l’aide du gouvernement Hollande et d’un syndicat qui s’était fait le chantre des 35 heures avant d’accepter tous les reculs patronaux, on vole 14 jours de travail aux salariés. Une explosion de colère serait vraiment le seul remède contre ces requins du médicament.