Yann Lucas : « Faire entendre le camp des travailleurs » 25/05/20172017Presse/medias/articlepresse/images/2017/05/yann.jpg.420x236_q85_box-0%2C20%2C400%2C246_crop_detail.jpg

Article de presse

DNA - Législatives Circonscription 2

Yann Lucas : « Faire entendre le camp des travailleurs »

Illustration - Yann Lucas : « Faire entendre le camp des travailleurs »

Il ne se fait guère d'illusions sur ses chances, mais entend « porter la voix des travailleurs » durant cette campagne. Yann Lucas est le candidat de Lutte ouvrière dans la deuxième circonscription du Bas-Rhin.

Célibataire, sans enfant, Yann Lucas n'a que 39 ans, mais de longues années de militantisme à son actif. « J'ai commencé à m'intéresser à la politique au lycée et je suis encarté à Lutte ouvrière depuis 19 ans », précise l'enseignant-chercheur en Sciences de la terre. Très tôt, il a été « révolté par les injustices sociales » et a « trouvé dans les idées marxistes et communistes révolutionnaires de quoi comprendre la société ». Né à Nancy, installé à Strasbourg depuis 2006, Yann Lucas a été candidat aux municipales à Strasbourg, en 2008 et 2014, et aux législatives à Sarreguemines, en 2012. Ses motivations demeurent inchangées : « Faire entendre le camp des travailleurs et porter les idées défendues par Nathalie Arthaud lors de la présidentielle. Son score (0,64 %, ndlr) a pâti du vote utile. Mais c'est une vaste arnaque ! Moi, j'invite les gens à voter pour leurs idées », martèle-t-il. « Pour faire baisser le chômage, il faut interdire les licenciements et répartir le travail entre tous, sans toucher aux salaires, plutôt qu'augmenter sans fin la charge de ceux qui sont encore en poste. C'est une mesure de bon sens ! » Et de prôner aussi « un rattrapage de 300 EUR pour tous les salaires inférieurs à 1 800 EUR nets ». Même si, sait-il, « cela ne peut être imposé que dans un rapport de force ». Autre mesure phare : le contrôle des comptes des entreprises. « Si les travailleurs pouvaient y mettre leur nez, tout changerait », assure-t-il, rappelant le Diesel gate et le scandale du Mediator, fustigeant les « 56 milliards de dividendes et les 75 milliards de profits réalisés l'an dernier par les entreprises du CAC 40. Eux jouent au Monopoly et ce sont les travailleurs qui trinquent ! », résume-t-il, évoquant sur le plan local le cas de l'usine Suchard de la Meinau, qui vient de rejoindre le groupe Carambar & Co. « Tout est question de choix politique : il suffit de se demander où va la richesse, et qui la crée, pour comprendre qu'on va droit dans le mur ! » Yann Lucas fustige au passage les « semeurs d'illusions et démagogues, version Le Pen ou Mélenchon », rappelant que « le protectionnisme n'a jamais protégé les travailleurs ». Il pointe aussi du doigt les réductions budgétaires dans les services publics, la « marchandisation » de la santé, et celle de l'éducation. Dans ce contexte, l'arrivée d'un président « chantre de la réussite individuelle à tout prix » lui fait craindre le pire. « Le chacun pour soi, c'est une voie de garage pour les classes populaires. Tôt ou tard, il faudra renverser cette société capitaliste ! »

Valérie Walch

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