Citer Gramsci mais lui tourner le dos

Dans son dernier dépliant vantant son action parlementaire, Monique Orphé, la députée PS de la 6ème circonscription de la Réunion cite Gramsci. Communiste révolutionnaire italien, Gramsci se situait résolument dans le camp des travailleurs. Il mourut suite à de mauvais traitements infligés en prison par le régime fasciste de Mussolini.

Orphé dit « partager entièrement le constat » avec Gramsci qui à juste titre disait : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent les monstres ». S’appuyant sur ces propos, elle cite les attentats sur le sol français, la montée du populisme, avec le risque de voir le Front national arriver au pouvoir. Mais pas un mot sur le chômage de  masse, la pauvreté et la précarité, ou sur la loi Travail qu'elle a défendue avec détermination, alors que ce sont là les problèmes majeurs auxquels sont confrontés quotidiennement  les travailleurs. Et pourtant, Orphé le sait fort bien, c'est sur de tels terreaux propres à la  société capitaliste  pourrissante, que  prospèrent à nouveau les idées d'extrême droite.

La mise en garde d’Orphé, par ailleurs membre  de la commission des Affaires sociales qui n’a guère brillé sous le gouvernement Hollande, est de ce fait hypocrite.

            Gramsci, un des principaux dirigeants du Parti communiste italien lorsqu’il se constitua, avait de tout autres objectifs que se garde bien de rappeler Orphé. « Le prolétariat ne peut briser, ni modifier le système des rapports capitalistes de production d'où dérive son exploitation, sans l'abattement violent du pouvoir bourgeois », voilà ce que disait le parti de Gramsci ; voilà ce que combat le parti d’Orphé.