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Le Républicain Lorrain

« Le vrai pouvoir est en nous »

Le Républicain Lorrain : « Le vrai pouvoir est en nous »
« Le vrai pouvoir est en nous »

Didier Georget : « Mon adhésion à Lutte ouvrière date de ma jeunesse, à une époque où j'ai trouvé la société suffisamment injuste pour provoquer ma révolte. »

Photo Marc WIRTZ

Didier Georget est militant à Lutte ouvrière. Il a vécu la lutte contre la fermeture d'Aulnay avant d'arriver à Metz. Où il croit à la force de la base.

Rue Serpenoise, mardi, devant l'entrée du centre Saint-Jacques. Didier Georget rejoint ses collègues de Lutte ouvrière, Mario Rinaldi et Étienne Hodara. Il quitte la manif des personnels hospitaliers. Il sortait de son poste de cariste, chez PSA. Le combat des salariés contre les économies, contre l'exploitation, il connaît.

Depuis toujours même, puisqu'il est né dedans. « Mes parents étaient ouvriers, je suis ouvrier... » Cette lutte, il l'a vécue de l'intérieur en 2013, lors de la mobilisation des salariés de PSA contre la fermeture de l'usine d'Aulnay. Il y était. Il faisait partie des 3 000 employés de la boîte. Le combat l'a marqué à jamais. Il apparaît dans le documentaire Comme des lions, de Françoise Davisse, comme l'un des syndicalistes les plus impliqués.

« Quand on parle des ouvriers, c'est toujours : "Ah, les victimes...". Réaliser qu'on est à la base de la société, qu'on est une vraie force sociale, ça, je l'ai vécu à Aulnay, où on s'est retrouvés à plusieurs centaines pour défendre notre droit à l'existence. Cette mobilisation, ça me renforce dans mes idées à un point que j'ai du mal à exprimer..»

De cette épopée, Didier Georget a gardé de l'amertume envers son employeur, - qui rachète aujourd'hui Opel - et surtout une immense fierté. Celle du collectif, de l'énergie commune, puisée dans la lecture de Marx et l'héritage de 36.

Vous croyez que les acquis sociaux, les congés payés, ils sont tombés comme ça ? Il suffit de se rendre compte qu'à plusieurs on est « plus efficaces pour agir ! C'est notre travail qui fait tourner le pays ! » Alors, il tracte pour LO. Il se mobilise pour un salaire minimum à 1 800 EUR net, pour une hausse des allocations et des pensions. Pour un monde plus juste, plus solidaire, plus communiste, où la poignée des plus riches ne posséderait pas autant que la moitié de l'humanité. La révolte couve derrière ses lunettes rondes, tandis qu'il interpelle les passants, rue Serpenoise. «

Les gens s'arrêtent, nous disent qu'on est minoritaires, mais qu'ils sont d'accord avec nous. La difficulté, c'est que toute une partie de la population s'abstient, est désabusée. Elle est revenue de ses illusions, elle ne croit plus au Père Noël... Il y a un pessimisme profond, alors qu'on vit dans une société aux moyens extraordinaires. »

Cette présidentielle ne changera rien pour lui, il le sait. Lui et Nathalie Arthaud, sa candidate, reprendront leur boulot le 24 avril, au lendemain du premier tour. Qu'importe. Didier Georget, 50 ans, dont trente ans à LO, retournera tracter dans la foulée. Il est candidat aux législatives de Metz 1, « pour me rendre utile... », convaincu que le « vrai pouvoir est en nous ».

Olivier JARRIGE.

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