ÉLECTIONS RÉGIONALES | Isabelle Bonnet a présenté hier la liste du parti trotskiste 14/11/20152015Presse/medias/articlepresse/images/2015/11/Capture_dauphine_libere_10_nov.JPG.420x236_q85_box-0%2C85%2C213%2C204_crop_detail.jpg

Article de presse

Le Dauphiné libéré

ÉLECTIONS RÉGIONALES | Isabelle Bonnet a présenté hier la liste du parti trotskiste

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Tous les deux enseignants, Frédéric Kechra et Isabelle Bonnet se disent "très solidaires" des salariés d'Air France. La vraie violence, selon eux, c'est l'exploitation des travailleurs et le chômage. PHOTO Le DL/VIRGILE

Lutte ouvrière veut « faire entendre le camp des travailleurs »

Ils ne font pas dans l’esbroufe, les candidats de Lutte ouvrière (LO). « Nous n’aurons pas d’élus. La raison essentielle de notre participation, c’est de faire entendre le camp des travailleurs », reconnaît Isabelle Bonnet, tête de liste du parti trotskiste aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Un camp qui souffre, de plus en plus « exploité », alors que, dans le même temps, les dividendes des actionnaires augmentent. « Le problème n°1, c’est le chômage », pointe la candidate, venue hier à Gap présenter sa liste. Elle dénombre « pratiquement 6 millions de chômeurs » en France. Sans oublier « les petits » et les retraités, parfois obligés de se remettre au travail pour s’en sortir. C’est à eux “seuls” que la liste Lutte ouvrière s’adresse. « Nous, on ne parle pas de “la France”. On est peut-être sur le même bateau, mais il y a ceux qui rament et les autres. Nous, on est avec les rameurs. » Peu leur importe la politique menée par la majorité de gauche sortante à la Région. Comme le gouvernement, elle a « donné de l’argent public aux entreprises » , cédant à « u n chantage à l’emploi » au lieu de « développer des services publics utiles à la population ». « Les patrons ont l’œil sur les enveloppes que constituent les budgets des régions », affirme Frédéric Kechra, tête de liste dans les Hautes-Alpes, venu lui aussi de Marseille. Lutte ouvrière ne fait pas semblant de connaître les problématiques haut alpines. « Un travailleur des Hautes-Alpes a les mêmes p r o b l è m e s q u e d a n s d’autres régions », évacue Isabelle Bonnet.

« Voter, ça ne change pas les choses »

Leur honnêteté va jusqu’à dire que « voter, ça ne change pas les choses, mais ça permet de dire ce qu’on pense, d’exprimer sa colère contre le gouvernement », taxé de pro¬Medef. Ne pas compter sur les autres partis pour changer la donne, selon LO. « Droite et extrême-droite vont prendre les places, mais ne contestent pas le système. » Et le Front de gauche, allié en Paca aux écologistes ? « Ils ont leur part de responsabilité dans la gestion du pays. »

Seule solution, pour LO : « Que la colère se multiplie, se généralise pour devenir une force collective. » Non pas contre des boucs émissaires – les migrants « sont nos frères » – mais « contre ceux qui s’enrichissent sur le dos des autres ». Histoire d’inverser un rapport de forces très défavorable aux travailleurs et d’imposer « l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous ».

Nicolas MANIFICAT

 

Les candidats dans les Alpes de Haute-Provence : Nathalie Malhole, Henri Cyvoct, Jacqueline Tranchand, Philippe Avril, Anne-Marie Ferrandez, Joseph Pastor.

Dans les Hautes-Alpes : Frédéric Kechra, Néjima Abdellatif, Laurent Clerc, Marie-Yolande Bodin, Julien Waniowski, Marina Amm. Tous les deux enseignants, Frédéric Kechra et Isabelle Bonnet se disent « très solidaires » des salariés d’Air France. La vraie violence, selon eux, c’est l’exploitation des travailleurs et le chômage. Photo Le DL/VIRGILE

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