LO veut faire résonner la voix des travailleurs

Environ 400 visiteurs ont franchi le parc de Valabre à Gardanne ce week-end, à la fête régionale de Lutte ouvrière.

Nathalie Arthaud, candidate à la présidentielle de 2017, a fait une allocution de 45 minutes.

Scène de chant, danse, Rock ou Jazz, coin librairie fournie, forums contre la loi El Khomri, sur la situation Irak/Syrie ou débats face au FN... L’ambiance était à la 4e Internationale hier, au Parc de Valabre comble à Gardanne, où s’est tenue, près de 40 ans après sa création, la fête annuelle régionale Paca de Lutte Ouvrière (LO). L’occasion pour la porte-parole Nathalie Arthaud, d’annoncer de vive voix, sa candidature à la présidentielle très applaudie, à l’issue d’un discours de près de 45mn, ovationné.

S’adressant aux travailleurs « qui doivent refuser d’être sacrifiés devant l’autel d’un gouvernement qui impose une loi dictée sous le grand patronat », Nathalie Arthaud dresse le constat d’échec de l’équipe Hollande : « On l’a vu quand les salariés s’arrêtent de travailler, c’est toute la vie sociale qui s’arrête ! C’est alors que le patronat, les notables et politiciens à leurs services, réalisent, enragés, combien ils sont dépendants des travailleurs. Les CRS peuvent déloger les salariés qui bloquent une raffinerie, mais ils ne peuvent pas remplacer ses salariés en grève, ni s’improviser conducteurs de trains, aiguilleurs ou pilotes d’avion. Ils ne peuvent pas non plus remplacer les ouvriers...»

Des « travailleurs, force sociale unique dans le monde économique, à la colère légitime mais qui doit se traduire en objectifs politiques ». Pointant la situation critique avec la courbe de chômage exponentielle, elle propose « un programme de lutte pour les travailleurs » constate que « la lutte de classe n’est pas une invention de révolutionnaires c’est le quotidien de millions et millions d’hommes et de femmes » et fustige « Hollande a passé son temps à piétiner ses promesses ».

A 46 ans, l’enseignante en économie ne manque pas de dénoncer la montée de l’extrémisme de droite avec le parti FN « raciste » ou celle du terrorisme « fruit de politiques impériales ». Taclant Jean-Luc Mellenchon qui « appelle à rêver », elle incite au combat contre la « dictature des grands actionnaires ». Laconique sur l’Europe « qui n’est que l’émanation de notre propre bourgeoisie », elle rappelle les valeurs du communisme. Et, poing à la main et chant en tête, elle tire sa révérence sur une scène, hier, 100% trotskyste.

Houda Benallal