CHU d’Angers : la grève continue09/06/20162016Brèves/medias/breve/images/2016/06/chuAngersjuin2016.jpg.420x236_q85_box-0%2C48%2C2560%2C1488_crop_detail.jpg

Brève

CHU d’Angers : la grève continue

Illustration - CHU d’Angers : la grève continue

 



La grève au service des urgences du CHU d’Angers dure depuis le 23 mai. En signe de solidarité, le départ de la manifestation du jeudi 2 juin contre la loi travail s'est fait devant l'hôpital. Et la jonction entre grévistes du CHU et opposants à la loi El Khomri devait de nouveau se faire le jeudi 9 juin.

Aux urgences, pour financer le poste d’infirmière d’accueil indispensable dans ce service où le nombre de patients est en augmentation de 4% par an, la direction voulait « modifier la structure de l’emploi », comme elle dit dans son jargon. En fait, elle a tout simplement annoncé son intention de supprimer un poste d’aide-soignante, et c'est cela qui a fait déborder un vase déjà bien rempli.

Dès le 26 mai, les grévistes du CHU avaient rejoint la manifestation contre la loi travail et montré leur détermination à ne pas se laisser plumer sans rien dire. Si bien que le jeudi 2 juin, l'appel à la grève pour l’ensemble des travailleurs de l’hôpital a été bien suivi. Malgré des assignations maximum qui n’ont permis qu'à peu de grévistes de se libérer, de nombreuses délégations de services (soins de suite, ambulances, laboratoire...) sont venues au rendez-vous donné, devant le CHU, à tous les opposants à la loi El Khomri.

L'insuffisance de personnel étant commune à tous les services, c'est à 150 que les salariés du CHU, armés de casseroles et de sifflets, se sont retrouvés le 2 pour la dénoncer. « À l’hôpital y’a trop de travail, à l’extérieur y’a trop de chômeurs, embauchez ! » ; « C’est tous ensemble qu’il faut lutter, c’est tous ensemble qu’on va gagner ! » : c’est en criant ces slogans que les travailleurs du CHU ont défilé dans les rues d'Angers, aux côtés de centaines de salariés venus du public comme du privé. Tous tenaient à affirmer que les régressions subies au CHU dans le cadre de la loi santé et les attaques prévues par la loi travail sont liées. Car le but est toujours le même : aggraver l'exploitation des travailleurs pour faire des économies et augmenter la « rentabilité ».

Pour l'instant, la direction du CHU ne veut rien céder. Elle se livre même à une campagne de dénigrement des grévistes dans la presse locale. Le DRH veut, dit-il, « réfuter les critiques récurrentes des manifestants qu’il considère injustes voire malhonnêtes ». Le directeur du CHU se vante quant à lui de mener « une politique dynamique de créations d'emplois pour garantir la meilleure qualité de service ». Il déclare sans rougir que 1 000 emplois ont été créés en 10 ans, alors que ce chiffre ne dépasse pas les 600 – et il omet de rappeler que cette hausse des effectifs (+11%) est loin de suivre la hausse du nombre de patients hospitalisés (+27%), celle des passages aux urgences (+28%) ou encore celle des consultations (+37%).C'est une insulte aux grévistes et à tous les salariés du CHU, qui vivent et dénoncent au quotidien le manque de moyens.

L'Assemblée générale du 2 juin a décidé d'un nouvel appel à la grève dans tous les services le 9 juin. Pas impossible que les mensonges de la direction mettent le feu aux poudres !

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