Amiante – Aisne : la longue bataille des victimes

Un peu plus d’une centaine d’ex-travailleurs d’Unelec et d’Hazemeyer, usines proches de Saint-Quentin viennent d’être déboutés au tribunal des prud’hommes alors qu’ils demandaient une indemnisation pour avoir travaillé dans l’amiante. Unelec a appartenu à plusieurs patrons, dont General Electric Power et Alstom, et certains salariés sont passés de Hazemeyer à Unelec. Pour l’instant, ces travailleurs n’ont pas eu d’explication de la décision des Prud’hommes, mais elle est d’autant moins compréhensible que plus de cinquante travailleurs de l’usine Hazemeyer ont déjà obtenu entre 4 000 et 10 000 euros d’indemnisation au titre du préjudice d’anxiété. À Chauny, des salariés de Nexans et d’Essex, deux entreprises de câbles qui ont fermé ces dernières années, ont également entamé une procédure de demande d’indemnisation en préjudice d’anxiété. Plusieurs dizaines de travailleurs sont atteints de maladies spécifiques de l’amiante et certains sont décédés. Depuis le début de la longue lutte pour obtenir des réparations des patrons, les travailleurs concernés ont obtenu quelques avancées. Ainsi, ils n’ont pas à prouver leur exposition personnelle dès que l’entreprise a été classée par l’État comme imposant un travail en présence d’amiante. Dans certains cas, les patrons avaient trouvé intérêt au classement pour se débarrasser des salariés les plus âgés grâce aux préretraites amiante mais face à l’argumentation des plaignants, ils sont de moins en moins disposés à payer. C’est une raison de plus pour ne pas lâcher.