Législatives 2017 : Chantal Gomez candidate pour “le camp des travailleurs”

Comme aux législatives 2012, et surtout comme elle le fait depuis 45 ans, Chantal Gomez s’apprête à défendre « ceux qui galèrent » : les travailleurs. Militante depuis ses 15 ans (d’abord au PC, puis rapidement à Lutte ouvrière), celle qui fut conseillère municipale d’opposition à Échirolles n’a rien perdu de sa motivation. Lancez-­la sur ses revendications, et c’est parti pour une heure de démonstration enflammée, autour d’un programme hérité des mouvements de 1936 ou de Mai68 : « Il faut s’attaquer à ce système, qui est fait pour tirer profit des travailleurs. Nous, avec Nathalie Arthaud (candidate LO à la présidentielle), on défend le Smic à 1 800 €; une hausse de tous les salaires de 300 €; on continue à défendre l’interdiction des licenciements, et la juste répartition du travail entre tous ». Pas question de revenu universel, en revanche : « Non, on n’est pas d’accord avec cette aumône payée par la population. Du travail, il y en a, il y a de quoi créer des emplois. On veut que chacun soit utile à la société ».

Une vision radicale, elle en a conscience : « Si tout le monde était d’accord avec nous, il y aurait du monde dans les rues. » Et pourtant… pourtant, elle y croit toujours. « Tout le monde est dégoûté de ce qui se passe aujourd’hui ».  Avec Jean Ratte, son suppléant, elle milite souvent sur les marchés. « Les gens sont perdus. Une partie ne veut plus voter, d’autres vont voter Mélenchon, qui donne l’illusion qu’il veut s’attaquer au système. Mais c’est une illusion ! Bien sûr, une partie veut voter Le Pen. Je leur dis qu’ils ont tort, qu’ils se tirent une balle dans le pied, qu’elle fera une politique brutale pour les travailleurs, pour les plus fragiles.  Enfin, il y a ceux qui sont sensibles à nos arguments. » Des arguments que la candidate défendra dans « une campagne de terrain, avec du porte­à­porte, des marchés, des visites d’entreprises ». Car « on sent les gens de plus en plus abattus, et on veut leur redonner confiance ». Confiance en eux, surtout. La révolution qu’appelle Lutte ouvrière sera populaire ou ne sera pas.

Isabelle CALENDRE

« Nous, on ne fait pas de promesses »

Leur crédo : les idées communistes révolutionnaires. Car « ça bouge, et un jour, ça va péter » assure Chantal Gomez. Qui ne voit pas d’autre issue pour faire évoluer la société : « Les gens attendent un sauveur, mais il n’y en aura pas ! Seule la lutte des travailleurs peut changer les choses. On parle de “nouvelles têtes” pour ces présidentielles, mais pas tant que ça, ils ont tous un passé. Nous, on est pour changer complètement les rouages de l’État. Car ce sont les hauts fonctionnaires qui ont le vrai pouvoir. Nous, on veut changer cette société capitaliste, expulser cette minorité de parasites, il faut limiter les pouvoirs de ces gens­là. Et les travailleurs doivent se faire entendre, nous on ne promet rien, seule la lutte sera efficace».

La candidate le sait: « Aujourd’hui, cela peut paraître utopique. Mais nous défendons une société fraternelle, humaine. La révolution russe n’a pas marché car elle se déroulait dans un pays pauvre. Mais nous sommes trotskistes, on continue à penser que ce sont les idées de l’avenir. Cette société broie des vies, pollue. C’est aberrant de penser qu’avec les moyens dont nous disposons, la moitié de la planète crève de faim ; nous sommes pour une société hautement civilisée, où le pouvoir sera décuplé». Et où l’argent serait moins concentré…