Nathalie Arthaud éternellement dans le camp des travailleurs

Une cinquantaine de personnes ont assisté, hier salle Martinet à Annecy, à un meeting de Lutte ouvrière organisé dans le cadre de la prochaine élection présidentielle. Invitée, la candidate Nathalie Arthaud qui a déjà commencé à labourer le terrain politique un peu partout dans les régions. Le labour, les militants du parti trotskiste, ils connaissent. Cela fait depuis 1974 (et même bien avant), date de la première candidature d’Arlette Laguiller, qu’ils portent haut le drapeau rouge marqué de la faucille et du marteau. Et le discours n’a pas changé d’un iota. La lutte des classes est portée comme un étendard. « Normal, il y a toujours des travailleurs exploités par un patronat dont le seul objectif est de faire du profit sur leur dos » nous explique Nathalie Arthaud qui a succédé à Arlette Laguiller. « La situation s’est même aggravée pour eux que cela soit avec Hollande, Sarkozy, Fillon Juppé à la tête de l’État. Et c’est la même politique que prône Le Pen ou encore Macron. » Tout le monde dans le même sac, donc. « Ils aspirent tous à gouverner au profit de grand patronat. » Alors pourquoi “les travailleurs” ne cèdent-ils pas aux sirènes de LO (0,56 % à la présidentielle de 2012) ? « Pour faire diversion, on leur parle tous les jours des migrants, des fraudeurs de notre système social, etc. que l’on présente comme des boucs émissaires […]. Il y a pourtant de plus en plus de luttes et de combats portés par les travailleurs mais ils ne se transforment pas encore en actes politiques. Ça prendra du temps mais on y arrivera ! » On ne peut pas reprocher à LO un réel manque de patience.

Par Dominique CHEUL