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- Lutte ouvrière n°1873
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Dans les entreprises
Bosch - Venissieux (banlieue lyonnaise) : Le chantage a l'emploi de la direction
À l'usine Bosch de Vénissieux, en banlieue lyonnaise, sous prétexte de préserver les 845 emplois, la direction prétend imposer un recul important aux salariés .
L'usine fabrique des systèmes d'injection diesel classiques, de technologie maintenant dépassée. La direction a donc accepté d'investir 12 millions d'euros dans l'usine, pour de nouvelles fabrications, mais à condition qu'elle soit concurrentielle avec les usines de Tchéquie et d'Italie du Sud, par une baisse du coût salarial de 12%.
Elle compte l'obtenir en faisant travailler 36 heures payées 35, par la suppression de 6 jours de RTT sur 20, la suppression du lundi de Pentecôte et du pont de l'Ascension, par une augmentation de salaire de 1% maximum par an, la suspension de l'intéressement... La CFDT et la CGC, qui sont largement majoritaires, ont signé cet accord, baptisé "Avenir Vénissieux", avec la direction; la CGT et FO ont refusé.
Les salariés ont donc reçu à domicile un avenant à leur contrat de travail, qu'ils doivent signer avant le 13 juillet. Le changement ne sera appliqué que s'il y a 90% de signatures (une absence de réponse est considérée comme un accord). Sinon, la direction menace de ne pas investir dans les nouvelles fabrications et de licencier 200 personnes. Si l'accord est entériné, ceux qui auront répondu "non" seront licenciés: il est question pour eux de mesures de reclassement interne ou externe, de congés de conversion, de PARE anticipé... avec des indemnités de licenciement minimales. On sait ce que valent de telles mesures de reclassement.
Le chantage de la direction de Bosch a fait les gros titres de la presse locale et suscité beaucoup de discussions dans les entreprises. Car les travailleurs craignent que ce genre de méthodes se généralise, les patrons profitant de la crainte de se retrouver au chômage pour imposer une dégradation toujours plus grande des salaires et des conditions de travail. On se souvient que les salariés de Montabert, à Saint-Priest, également dans la banlieue lyonnaise, avaient accepté des baisses de salaire pour éviter des licenciements... ce qui n'avait pas empêché la direction, quelques années plus tard, de licencier quand même.
Bosch, le premier équipementier automobile mondial, n'est pas une entreprise en difficulté. À Vénissieux il y a du travail, puisqu'il y a près de 100 intérimaires en ce moment. Mais les actionnaires en veulent toujours plus. La seule justification à cet odieux chantage est de vouloir tirer encore plus de profits des salariés.