Chômeurs : l’attaque se précise22/05/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/05/manifestation-paris-chomeur-2019.jpg.1200x675_q85_box-092975641_crop_detail.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C975%2C548_crop_detail.jpg

Leur société

Chômeurs

l’attaque se précise

L’attaque contre les chômeurs actuels ou futurs, en fait les travailleurs sans emploi, se précise. Annoncée et réannoncée, afin de maximiser l’impact des menaces et les déclarations de loyauté au grand patronat, la réforme de l’assurance chômage va tomber sur la population laborieuse, comme l’orage précédé de nuages noirs.

Illustration - l’attaque se précise

Les coups dirigés contre les chômeurs ne sont pas nouveaux. Ils sont également très ciblés politiquement : alors que, sur les six millions de travailleurs cherchant un emploi, selon la Dares, 3,7 millions étaient pris en charge à Pôle emploi en 2023, 2,6 millions seulement recevaient une indemnisation. Mais il n’y a pas de petite source d’économies lorsqu’il convient en permanence d’aider les capitalistes. D’autant que cette source-ci permet aussi de diviser les travailleurs, en désignant les chômeurs indemnisés comme « assistés ».

L’an dernier, la réduction de 25 % de la durée d’indemnisation avait déjà appauvri nombre de chômeurs, sous le prétexte fallacieux de trous dans la caisse de l’Unédic. Mais le prétendu trou n’a pas plus de réalité que celui de la Sécurité sociale : il ne s’agit que d’un mode de répartition des richesses créées par les travailleurs, et de leur affectation à tel ou tel budget, choix que les capitalistes et leurs serviteurs au gouvernement tiennent à garder à leur main.

Après la réduction de la durée de l’indemnisation liée à un taux de chômage officiel inférieur à 9 %, Macron et Attal persistent dans leur intention de faire d’importantes économies aux dépens des chômeurs. Cette ignominie est présentée sous couleur d’incitation à la reprise d’un emploi, avec l’argument usé des postes qui ne trouveraient pas preneur. Rien n’est moins vrai, ces derniers – quand bien même ils ne seraient pas de purs leurres – ne sont souvent que des contrats de quelques jours, de quelques heures, peu payés, loin du domicile du demandeur, coûtant parfois plus qu’ils ne rapportent.

Cette fois, avant la décision gouvernementale, l’Unédic a réalisé une estimation du volume d’économies qui pourraient être réalisées, en rapport avec le nombre et la catégorie des chômeuses et chômeurs touchés. Qu’il s’agisse du durcissement des conditions d’ouverture des droits à indemnisation, de l’instauration d’un nouveau délai de carence en cas d’indemnités de rupture de contrat jugées trop élevées, des chômeurs seniors considérés comme trop favorisés, de l’application à ces derniers de l’allongement de deux ans de la durée du travail, de la dégressivité des montants ou encore d’une baisse du taux de l’indemnisation, l’attaque est d’une inacceptable violence.

Viser les plus précaires, déjà déstabilisés par leur situation de sans-emploi, appauvrir encore jusqu’à un tiers d’entre eux selon les projections de l’Unédic, c’est une infamie qui mérite une riposte de tous les travailleurs.

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