Grève des conducteurs de bus de Dole (Jura) : Pour les conditions de travail et les salaires05/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2179.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grève des conducteurs de bus de Dole (Jura) : Pour les conditions de travail et les salaires

Les conducteurs de bus de Dole viennent de faire quatre jours de grève. Ils ont réussi à obtenir 5 % d'augmentation, soit environ 70 euros, ainsi qu'une prime de 150 euros pour les jeunes embauchés et le paiement de trois jours de grève.

Les conditions de travail sont devenues insupportables depuis que la ville de Dole a décidé d'étendre son réseau de bus aux communes limitrophes et d'accorder le marché à la société Carpostal, qui fait tout à l'économie : conducteurs en nombre insuffisant, temps de trajet calculés au plus juste et salaires aussi au minimum, en tout cas bien inférieurs à ceux des conducteurs de villes voisines comme Dijon et Besançon.

Pour les conducteurs, cela s'est traduit par des amplitudes de travail entre 11 heures et 13 heures par jour. Ce qui, en plus de la fatigue, entraîne d'innombrables problèmes de garderie et des frais supplémentaires, encore aggravés par le fait que bon nombre de communes, qui auparavant assuraient la cantine et la garderie pour un seul tarif modique, font maintenant payer les deux.

Les pauses réglementaires de vingt minutes en fin de trajet ne peuvent souvent pas être prises, d'où des retards. Et quand le bus arrive à son terminus, c'est déjà l'heure de repartir. Avec cela, un seul week-end par mois, à condition qu'il n'y ait pas de collègues malades, car les voltigeurs, c'est-à-dire les remplaçants, ne sont pas assez nombreux.

Cela fait six mois que les conducteurs préviennent la direction qu'il n'est pas possible de continuer comme ça, sans même qu'elle prenne la peine de leur répondre vraiment.

Le point de départ de la grève a été les négociations salariales. La direction ne proposant que 23 euros d'augmentation, les conducteurs ont décidé que le seul moyen de se faire entendre était d'arrêter le travail. Pour les salaires bien sûr mais aussi pour obliger la direction à les respecter. Car pour eux, conduire un bus va bien au-delà de seulement transporter des passagers. C'est être solidaires d'eux comme ça s'est vu quand il y a eu de la neige et que les conducteurs ont quand même fait circuler des navettes. C'est aussi être confrontés au jour le jour à bien des problèmes, passer du temps à discuter, notamment avec les jeunes de leurs difficultés... C'est cette dimension humaine qu'ils tenaient à faire reconnaître.

Si tout n'a pas été obtenu, il y a de quoi rentrer la tête haute. Car c'est la première fois dans le groupe Carpostal qu'une augmentation de 5 % est obtenue. Les conducteurs ont décidé d'informer leurs collègues des autres villes et de se concerter avec eux pour demander tous la même chose la prochaine fois.

Partager