Visteon - Rennes : Une grève victorieuse04/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2192.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Visteon - Rennes : Une grève victorieuse

À huit jours des congés d'été, les patrons de Visteon pensaient pouvoir annoncer la liquidation de l'usine de plasturgie de Rennes sans problème. Mais à peine l'annonce faite, les travailleurs se sont mis en grève pour protester contre ce projet et le flou total du plan de reprise de l'usine et du personnel par Faurecia, une filiale du groupe Peugeot-Citroën.

Au premier jour de la grève, un cadre est venu proposer la reprise du travail avec comme perspective des discussions au mois d'août, quand il n'y aura plus de production et aucun moyen de pression pour les salariés. Il s'est naturellement fait conspuer.

Après deux jours de grève, le mercredi 27 juillet, le DRH du groupe Visteon en Europe est arrivé, faisant le déplacement de Clamart à Rennes, pour se rendre compte de la détermination des grévistes. Il n'a pas été déçu. Rien n'est sorti de l'usine pour approvisionner les lignes de montage de l'usine PSA située à 500 mètres. Après avoir fabriqué des voitures sans panneaux de portes pendant deux jours, les responsables de PSA, constatant que le stock de tableaux de bord était épuisé, ont arrêté la production le mercredi midi alors que les congés d'été commençaient le vendredi soir. Mais PSA n'a pas fait de cadeau à son personnel et prétend que ces jours chômés devront être récupérés.

Les grévistes de Visteon ont donc réussi à arrêter la production à PSA. Ils ont aussi obligé la direction de Visteon à payer en entier le salaire du mois de juillet et à indemniser chaque salarié pour un montant d'environ 30 000 euros, sous diverses formes.

C'est une victoire pour les grévistes. Mais ils pourraient bien ne pas en rester là, d'autant que la reprise de la production à l'usine de PSA, fin août, ne sera possible que si Visteon fournit des tableaux de bord. Cela représente une arme pour obtenir plus de garanties de la part des patrons alors que le PDG de PSA, Varin, se vante auprès des actionnaires des bons résultats financiers du groupe Peugeot-Citroën-Faurecia obtenus au premier semestre 2010.

Après avoir réussi leur première grève, les grévistes, qui représentent 90 % de l'effectif de l'usine, n'ont peut-être pas dit leur dernier mot et la rentrée pourrait bien être perturbée dans l'industrie automobile à Rennes.

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