Institutions européennes : le vrai pouvoir, celui du capital08/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2910-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

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Institutions européennes : le vrai pouvoir, celui du capital

Dans un mois, la population des 27 pays composant l’Union européenne, du moins la fraction qui a le droit de vote, est appelée à élire les 720 députés au Parlement européen.

Avec la création de ce parlement, l’Europe s’est dotée d’une institution qui a encore moins de pouvoir que celle de chacun des pays qui la composent. L’élection des députés se fait dans le cadre d’une seule circonscription nationale dans la plupart des pays, mais dans le cadre de circonscriptions régionales en Belgique, Irlande, Italie et Pologne, ou encore d’un système mixte en Allemagne. Le mode de scrutin est proportionnel, mais avec des variantes selon les États. En France le seuil pour avoir un élu est de 5 %.

En réalité, ce Parlement est une façade plus ou moins démocratique, mais qui ne prend aucune décision qui compte. Élu au suffrage universel depuis 1979, il peut voter des lois, mais en dernier recours, en particulier en cas de désaccord entre les membres de l’Union, c’est le Conseil des 27 ministres de l’Union européenne, sorte de Sénat, qui tranche. Quant au Conseil européen, regroupant les 27 chefs d’État et de gouvernement, et à la Commission européenne qui siège à Bruxelles et est dirigée depuis 2019 par Ursula von der Leyen, ils sont censés former un gouvernement à l’échelle de l’Europe. Mais ce n’est pas un pouvoir parlant et agissant d’une seule voix, mais l’émanation des pouvoirs en place dans les différents pays.

Pour la France, 81 euro- députés seront élus. Les partisans de l’Union européenne vantent les mérites de ces institutions, à les entendre particulièrement démocratiques et garantes de la prospérité pour toute la population. À l’opposé, les souverainistes prétendent que tous les problèmes viendraient des décisions de « Bruxelles », c’est-à-dire de la Commission européenne qui siège dans cette ville. Mais il n’y a rien de vrai dans tout cela, ni d’un côté, ni de l’autre.

Les institutions euro- péennes ne sont que le lieu où s’affrontent les représentants des différentes puissances, chacune défendant les intérêts de ses propres capitalistes. Ceux qui ont réellement le pouvoir ne se trouvent ni à Bruxelles, ni à Strasbourg, mais dans les conseils d’administration des banques et des grandes entreprises. Bien plus que la « dictature de Bruxelles », de Berlin ou de Paris, c’est cette dictature-là qu’il faut abattre.

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