Fermer des écoles pour ouvrir des casernes

Le ministère de l’Éducation nationale annonce une saignée de fermeture de classes à la rentrée 2023 dans tout le pays, 200 rien que pour Paris, sous prétexte de baisse démographique. Ce serait pourtant l’occasion d’enseigner à des petits effectifs pour faciliter les apprentissages.

Mais non, le gouvernement a choisi : les fabricants d’armes et l’armée vont être arrosés sans limites, mais pour l’école c’est le régime sec renforcé.

Quand maroquinerie rime avec mesquinerie

Le groupe Hermès, géant de l’industrie du luxe, a annoncé une prime de 4 000 euros pour tous ses salariés. Cela ne va pas beaucoup entamer ses 4,7 milliards d’euros de bénéfices réalisés en 2022. Et seuls les salariés directs d’Hermès sont concernés, alors que le groupe sous-traite une bonne partie de sa production, sans parler des services de ménage, de sécurité, etc.

Quel luxe de communication pour un petit geste.

Travailler plus pour se blesser plus ?

Une enquête récente révèle qu’un accident de travail sur quatre concerne un salarié de plus de 50 ans, et que ces accidents sont en général plus graves, entraînant nettement plus d'incapacités permanentes voire de décès que chez les plus jeunes.

Les politiciens et les capitalistes qui veulent repousser l’âge de la retraite à 64 ans sont de vrais dangers publics.

Pour le bien de la société, c’est l’inverse qu’il faut faire : laisser les salariés prendre leur retraite bien avant qu’ils ne soient épuisés et que leur patron mette leur santé voire leur vie en péril.

Accord de préservation des bénéfices

Le Medef a signé avec plusieurs syndicats un « accord de partage de la valeur », que Borne a promis de transformer en loi. Les entreprises de 11 à 49 salariés qui feraient des bénéfices trois ans de suite devraient mettre en place un dispositif de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale.

D’après Le Maire, ministre de l’Économie, ce serait un pas vers un « capitalisme nouveau » qui « ne creuse plus le fossé entre capital et travail ». Rien que ça… Que de blabla pour des primes qui seront aléatoires !

L’intérêt des travailleurs est tout autre : que les bénéfices, présents ou passés, servent à augmenter les salaires, et tout de suite.

Chômage de masse : toujours une catastrophe

Macron et ses ministres se félicitent : le taux de chômage serait au plus bas depuis 40 ans. Cela fait quand même 2,2 millions de personnes selon l’Insee. Mais la réalité est bien pire : 5,1 millions de personnes sont inscrites à Pôle emploi. Le chiffre annoncé par le gouvernement ne comptabilise pas ceux qui ont un peu travaillé, ou ne sont pas considérés comme assez actifs dans leur recherche, ou ne sont plus inscrits, etc.

L’entourloupe n’est pas nouvelle : faute de supprimer le chômage, le gouvernement veut cacher les chômeurs.

Le travail tue, le ministre ment

Le ministre Olivier Dussopt a prétendu que le nombre de morts au travail était stable depuis 15 ans. C’est faux : selon le ministère du Travail lui-même, il y a eu 476 accidents du travail mortels en 2005, 790 en 2019 et 645 en 2022. Et c’est sans compter les victimes de maladies professionnelles.

Ces décès sont bien dus aux conditions de travail et à la recherche de rentabilité à tout prix.

En minimisant les chiffres, le gouvernement protège les coupables.

Seule la lutte peut les faire battre en retraite

Les députés ont fait le spectacle à l’Assemblée : la majorité accuse la gauche d’avoir bloqué les débats en proposant trop d’amendements, et la gauche reproche à la majorité d’avoir empêché le débat en limitant la durée d’examen du texte.

Le gouvernement a effectivement décidé de passer en force. Des débats plus longs à l’Assemblée n’y auraient rien changé.

Ce qui peut tout changer, c’est l’approfondissement de notre contestation, à nous travailleurs. La prochaine journée de mobilisation du 7 mars peut être une étape vers un mouvement massif de grèves, stoppant la machine à profit du patronat.

Retraites : le Medef derrière Macron

Roux de Bézieux, président du Medef, a déclaré que la réforme voulue par le gouvernement était indispensable, à cause d’un « déficit ». Lui aussi prétend vouloir sauver les retraites, alors qu'il ne se soucie que des profits.

Il n'a bien sûr pas soufflé mot des 18 milliards d’euros de déficit des caisses de la Sécu à cause des exonérations de cotisations sociales dont bénéficie le patronat chaque année…

La lutte n'est pas engagée juste contre Macron, mais aussi contre la bourgeoisie.