Air France-KLM persiste et signe

Face à la grève des pilotes, la direction d'Air France a dû reculer sur son projet de société low cost. Mais elle remet ça aujourd'hui, en annonçant la création d'une nouvelle société, Transavia Développement, copie exacte de la filiale rejetée par les pilotes. Et cela sous prétexte que le principal syndicat des pilotes refuse de signer l'accord... autrement dit, « vous signez l'accord, vous aurez la filiale à bas coût, vous ne signez pas, vous l'aurez quand même ».

Tous les salariés de la compagnie ont des raisons communes de s'opposer à la politique de leur direction, qui veut créer de nouvelles structures avec des payes et des conditions de travail dégradées pour tous les salariés. Les dirigeants d'Air-France s'obstinent, et bien les travailleurs doivent faire preuve de la même obstination.

Le gouvernement sur le pied de guerre contre les chômeurs

Hollande s'opposerait, dit-on, à Valls et à son ministre-banquier, Macron, dont les propos contre l'assurance chômage se sont multipliés ces jours-ci. Ainsi Macron s'est plaint du déficit de l'assurance chômage en parlant d'une nouvelle réforme "en temps voulu". Cela signifie, à terme, que les indemnisations seront revues à la baisse.

Les postures de Hollande qui affirme que cette question n'est pas prioritaire ont tout à fait l'allure d'une diversion. En fait, Valls et ses porte-flingues font d'une pierre deux coups : en se différenciant de Hollande et en faisant un clin d'œil à l'opinion propratronale.

Pour réduire le déficit en continuant à arroser banquiers et industriels, tout est bon, y compris de prendre sur les indemnités des chômeurs. Et si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain... si on les laisse faire.

Bosnie : élections sur fond de misère croissante

Les élections ont commencé en Bosnie, ce pays de moins de 4 millions d'habitants issu de l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie. Il a été partagé en 1995, sous l'égide des puissances occidentales, en trois entités, dans lesquelles une caste politique pléthorique et corrompue s'est développée sur fond de chaos social.

Près d'un habitant sur cinq vit dans la pauvreté extrême et le chômage touche 44% de la population active, faisant resurgir les discours nationalistes et le risque d'un nouvel embrasement.

Mais une autre issue est possible. En février, la contestation partie d'une usine de Tuzla s'était répandue dans tout le pays. En Bosnie, l'intervention des travailleurs sur le terrain de classe est la bonne voie pour s'opposer aux exploiteurs et au nationalisme.

Royaume-Uni : la grève, c'est la santé

Un demi-million de salariés du Service national de santé britannique sont appelés à la grève ce lundi. Selon les organisations syndicales, ils ont perdu entre 8 et 12 % de pouvoir d'achat ces quatre dernières années, contraignant un salarié sur cinq de ce secteur à prendre un deuxième emploi. 80% d'entre eux ne partent plus en vacances.

D'un côté comme de l'autre de la Manche, les salariés ont subi les attaques des gouvernements successifs de gauche et de droite.

Rendre les coups est non seulement une question de survie mais aussi... de santé publique.

Gaza : le service après-vente des grandes puissances

Après avoir politiquement et diplomatiquement couvert l'offensive de l'État israélien contre Gaza cet été, les États occidentaux et des pays du Moyen-Orient viennent de décider de débloquer 5 milliards d'aide pour la reconstruction des infrastructures du territoire.

En juillet et en août, ils n'ont pas élevé la moindre protestation contre le massacre et les destructions massives. Par générosité désintéressée ? Non. Car une partie des fonds débloqués iront tout droit dans les poches de leurs propres capitalistes, qui se partageront ces juteux marchés.

La rente des sociétés d'autoroute, intouchable !

Devant la grogne des transporteurs routiers, le gouvernement renonce à la taxation des poids lourds, sous la forme prévue par sa ministre de l'Écologie. Cette taxe devait remplacer l'écotaxe, votée à la quasi-unanimité par la droite et la gauche en 2007, et suspendue par le gouvernement Ayrault. Indépendamment du reste, cette décision va coûter des centaines de millions pour dédommager les capitalistes qui ont investi dans la société Écomouv.

Ségolène Royal bavarde sur la perspective de faire payer l'entretien du réseau routier par les groupes Vinci, Eiffage et autres qui gèrent les autoroutes et dont un récent rapport officiel soulignait « la rentabilité exceptionnelle des sociétés concessionnaires... assimilable à une rente ». C'est loin d'être fait. D'ailleurs le ministre de l'Économie a déjà annoncé son veto à une telle mesure.

Par contre, ce qui est certain, c'est que le gouvernement fera payer les automobilistes... en augmentant le prix du gasoil !

États-Unis : de plus en plus inégalitaires

En 2013 aux États-Unis, les 10 % les plus riches se sont accaparé 50 % des revenus, les 90 % les plus pauvres se partageant les 50 % restants. Les 3 % les plus riches ont d'ailleurs empoché à eux seuls un tiers du total des revenus.

Ces inégalités ne sont pas en train de se résorber mais de s'aggraver : au cours des cinq dernières années, le revenu familial médian a diminué, en lien direct avec la multiplication des « petits boulots », sous-payés et souvent dangereux.

Ces données ne proviennent pas de l'éditorial d'un journal ouvrier, mais d'enquêtes réalisées par la banque Morgan Stanley et la « Fed », la banque centrale américaine. Édifiant.

Vivendi, insatiable

L'État, plus précisément le fisc, vient d'être condamné à verser 365 millions d'euros à Vivendi. Motif ? On aurait fait payer au groupe trop d'impôts sur ses bénéfices entre 2009 et 2011, une période où, par la grâce du statut dit BMC (bénéfice mondial consolidé), Vivendi aurait dû voir baisser son ardoise.

Le privilège fiscal BMC, créé par Sarkozy en 2004, permettait aux multinationales françaises de mêler les pertes et profits de leurs différentes filiales dans le monde pour réduire leurs impôts. Vivendi avait ainsi déjà réalisé pas moins de 2,5 milliards d'euros d'économies entre 2004 et 2009 !

Cela va ajouter quelques milliards d'argent public à ceux déjà détournés vers Vivendi, ce « pauvre » trust qui possède, entre autres, Universal Music, SFR et Canal +.

Le BMC a cessé d'exister en 2011, mais avec l'aide d'un bon cabinet d'affaires et de bons avocats, il permet d'obtenir une rallonge coquette.