S-métolachlore : le poison du profit

L’Anses a retiré l’autorisation de commercialiser les herbicides au S-métolachlore, utilisés notamment dans les cultures de maïs, tournesol et soja. Autorisé pendant une vingtaine d’années, ce produit phytosanitaire a eu le temps de polluer les eaux du sol par ses résidus, dangereux pour la santé, qu’on retrouve bien au-dessus des normes acceptables dans l’eau de consommation. On a vu encore l’an dernier un préfet du Morbihan décider la hausse de la norme tolérée, jusqu’à 18 fois la norme européenne...

Annoncée en février, cette décision d’interdiction de vente du S-métolachlore avait déclenché les foudres du ministre de l’Agriculture, porte-parole de l’opposition des gros agriculteurs et de l’agro-business qui prétendent ne pas pouvoir se passer de cet herbicide et dont les stocks… pourront encore être utilisés jusqu’à l’automne 2024 !

Mayotte : infamie annoncée

Le ministre de l’Intérieur vient de confirmer qu’une opération de police va être lancée à Mayotte pour raser les bidonvilles où s’entassent les migrants comoriens sans-papiers et les expulser par milliers.

Darmanin prétend combattre l’insécurité et la délinquance dont souffrent les Mahorais. C’est une infamie, car ces maux ont pour racine la misère, écrasante dans ce département le plus pauvre de France, contre laquelle son gouvernement ne fait rien.

La razzia annoncée ne découragera pas les Comoriens de fuir leur pays natal et un avenir bouché. Mais elle frappera, en plus des clandestins visés, leurs enfants et bien des travailleurs « avec papiers » condamnés par les bas salaires à la vie en bidonville.

Honte aux expulseurs !

Salaires des enseignants : effet d’annonce

Macron a annoncé une augmentation de 100 euros par mois pour les enseignants (230 euros en début de carrière), et eux seuls – les assistants d’éducation, les AESH et autres travailleurs indispensables de l’éducation n’auront même pas cela.

Il s’agit en fait d’une arnaque à plusieurs niveaux : ce n’est pas une augmentation de salaire, mais de prime, qui ne compte donc pas dans la retraite, et peut être supprimée beaucoup plus facilement qu’une hausse de salaire. De plus elle est bien inférieure à l’inflation et ne rattrape pas la perte de pouvoir d’achat accumulée depuis des années. Au passage, une pression s’exerce sur les enseignants pour qu’ils fassent des heures supplémentaires s’ils veulent gagner plus, au lieu d’embaucher en nombre suffisant.

Ces annonces méritent un bon coup de colère, dans l’Éducation nationale comme partout, pour imposer des augmentations de salaires qui rattrapent les années perdues et suivent la hausse réelle des prix, et des embauches.

Gouvernement : tentative de diversion

Darmanin, tâchant de faire parler d’autre chose que de la réforme des retraites, vient d’annoncer que les excès de vitesse de moins de 5 km/h n’entraineront plus de retrait d’un point sur le permis. Ce qui est controversé et condamné par les associations pour la sécurité routière.

Ce genre de manœuvre ne suffira pas à faire oublier les deux ans de travail en plus que le gouvernement veut imposer à tous. Et cela n’épargnera pas à Macron huées et slogans hostiles lors de ses déplacements.

Logement social : la pénurie s’aggrave

L’Union sociale de l’habitat alerte sur le désengagement de l’État en matière de logement social face à l’incapacité des organismes HLM à mettre en chantier suffisamment de logements neufs. En un an, 100 000 demandes supplémentaires ont été enregistrées. Au total, ce sont 2,3 millions de foyers qui sont en attente.

Puiser dans les profits accumulés par les grands groupes du BTP permettrait de financer des plans de construction de logements populaires. Mais cela, les travailleurs auront à l’imposer par leurs luttes.
 

Service national universel : triste réalité derrière les grands discours

La révélation par la presse d'accusations de harcèlement sexuel, d'humiliation, de racisme et de gestes déplacés, de la part d’officiers au cours de certains séjours du SNU dits « de cohésion », a poussé la secrétaire d’État à la Jeunesse elle-même à saisir la justice.

Plutôt que l'embrigadement avec uniforme, levée de drapeau et chants patriotiques, la jeunesse a tout intérêt à se référer au conseil de la chanson du film « Avoir vingt ans dans les Aurès » (sur la sale guerre coloniale menée par l’armée française en Algérie) : « Fous pas ton pied dans cette merde ou bien t’y passeras jusqu’au cou ».

Pénurie de semi-conducteurs et détournement d’argent public

Face à la pénurie de composants électroniques, les dirigeants de l’Union européenne ont déclaré leur intention d’en relancer la production sur place, afin qu’elle passe de 10 à 20 % du marché mondial.

Que l’objectif soit atteignable ou pas, c’est la promesse de nouveaux cadeaux au grand patronat, puisque l’UE chiffre à 43 milliards les capitaux nécessaires à cette opération, dont la majorité viendra des finances publiques.

L’Europe manque peut-être de semi-conducteurs... mais pour diriger l’argent public vers les capitalistes, l’UE ne fait pas les choses à moitié.

Le travail, c’est la santé… des profits

D’après une étude de Santé Publique France, 5 à 7 % des salariés ont des problèmes de santé liés à leur travail, mais qui ne sont pas reconnus comme maladie professionnelle. Cela concerne en particulier les troubles musculo-squelettiques, très fréquents, et les troubles psychiques.

Les cadences et la pression augmentent pour que les entreprises fassent toujours plus de bénéfices. Cela ruine la santé des travailleurs, et après, le patronat s’en lave les mains car cette non-reconnaissance fait que les entreprises n’ont pas à prendre en charge les frais liés à ces maladies provoquées par l’exploitation.

Cela s’appelle avoir le beurre et l’argent du beurre.