Lunéville - 5 employés en CNE d'une solderie poursuivent leur patron pour licenciement abusif : ils ont tous été licenciés sans raison avouée et n'ont pas envie de laisser faire l'arbitraire. Le jugement sera rendu le 19 juin prochain.
Sur France 3 Lorraine, l'avocat de l'employeur a expliqué benoîtement que son client a respecté la loi : dans le cas d'un CNE, elle dispense l'employeur de justifier le motif du licenciement. Un employé, licencié après 3 mois de CNE, raconte dans les colonnes de l'Est républicain "être arrivé à 9 h du matin. À 9 h 20 j'étais à la porte. Lorsque j'ai demandé à voir le patron, on m'a répondu qu'il était parti à la chasse. Aujourd'hui je n'ai pas droit aux Assedic car je n'ai pas assez travaillé".
Une autre, embauchée le 10 août 2005, a été licenciée le 22 novembre, sans autre motif "qu'on n'avait plus besoin de moi". Mais entre temps, elle avait réclamé le paiement de ses heures supplémentaires, comme une autre employée, licenciée également. "J'avais fait 77 h en une semaine, puis 56 h la semaine suivante. Nous avons obtenu de notre employeur un chèque" dont le montant ne correspondait pas aux heures effectuées.
Quelques mois après sa mise en application, les patrons usent de la possibilité qui leur a été donné de licencier comme bon leur semble. Mais bien des victimes ne se laissent pas faire et attaquent aux Prud'hommes. Ces procès donnent raison à tous ceux qui refusaient le CPE et continuent de rejeter le CNE, qui légalise l'arbitraire absolu en matière de licenciement pendant les 2 premières années du contrat.