Une mort qui aurait dû être évitée

Brève
08/12/2006

Nancy - Un homme de 47 ans est décédé au CHU de Nancy après une transplantation rénale. Il est mort parce qu'on lui a injecté une solution de chlorure de sodium à 30 % - ce qui est mortel - au lieu d'une solution à 0,6 % - qu'on appelle aussi de l'eau physiologique. Or, la solution mortelle - à 30 % - était conditionnée exactement comme la solution injectable, avec le même type de bouchon en caoutchouc qui permet de passer une aiguille pour installer une perfusion. Mais on ne perfuse jamais ce genre de solution : si le flacon avait été équipé d'un bouchon autre que ceux pour les perfusions, l'erreur n'aurait pas été possible. Tout comme, dans l'hôpital, les tuyaux d'arrivée d'oxygène ou d'autres gaz ne sont pas interchangeables, il y a des détrompeurs.

Tout de suite, le chef de service a mis en cause l'infirmière qui aurait dû vérifier ce qu'elle injectait. Certes, il y a eu une erreur humaine, mais le rôle des directions, de ceux qui organisent le travail, c'est de les rendre quasi impossibles, et, dans ce cas-là, visiblement, il était facile d'éviter qu'un accident ne soit tout simplement possible.

Une enquête est en cours. On verra ses conclusions. Mais il y a peu de chances qu'elle pointe du doigt les vrais responsables, plutôt que, comme toujours, le personnel.

Chantage à la fermeture

Brève
08/12/2006

Arches (Vosges) - Une baisse de salaires de 3,3 %, avec un blocage jusqu'en 2008, une flexibilité qui permettrait au patron de faire travailler de 3 à 7 jours par semaine selon les besoins de la production... voilà ce que veut imposer la direction de Coveright à Arches dans les Vosges, une usine de transformation du papier pour la réalisation de sols stratifiés. Un véritable chantage : c'est ça ou la fermeture !

La direction va proposer à chacun des 79 salariés une modification du contrat de travail. Si les salariés acceptent, une nouvelle machine sera acquise. Autrement dit, le patron demande aux salariés de se cotiser pour payer l'outil de production, un comble. Sur France 3, le directeur justifiait : "nous avons des coûts de production de 25 à 50 % plus chers que nos concurrents" y compris ceux d'Europe de l'Ouest. Si c'était vrai, que n'a-t-il baissé les salaires, non pas de 3 %, mais de 50 % ? En fait, la seule chose qui coûte vraiment cher, ce ne sont pas les salaires mais les profits que les requins de la finance veulent faire sur le travail.

Nancy : une participation électorale aussi partielle que l'élection

Brève
08/12/2006

Nancy - Près de trois quart des électeurs (71,4 %) ne se sont pas déplacés pour voter lors de l'élection législative partielle de Nancy 1. Sur ce nombre très faible de votants, l'ensemble des candidats de droite obtient la majorité des voix. L'ancien ministre de Raffarin, Hénart, candidat de l'UMP, est en tête à 40,1 %, l'UDF obtenant 6,2 % et le FN 7,1 %. Dans le duel qui opposait deux candidats issus du PS, c'est le candidat officiel soutenu par le PS qui est largement devant le dissident, ancien député de la circonscription : Klein a 25,8 %, Denis 8,1 %.

Pour notre part, nous faisons un petit score - 244 voix, soit 1,7 % - même s'il est supérieur en pourcentage à celui réalisé en 2002, où nous avions eu 376 voix et 1,3 % (en 1997, 1 224 voix et 4,3 %). La candidate soutenue par le PC et la LCR fait un assez bon score mais qui n'est pas déterminant. Elle recueille 752 voix et 5,4 %. En 2002, la LCR avait eu 733 voix et 2,5 %, le PC 660 voix et 2,3 %, soit un total pour ces deux partis de 1 393 voix et 4,8 %. En 1997, la LCR avait obtenu 522 voix et 1,8 %, le PC 1 558 et 5,4 %, soit un total de 2080 voix et 7,2 %.

Notre candidate et celle soutenue par le PC et la LCR font donc un peu mieux - en pourcentage, pas en voix - qu'aux législatives de 2002, au lendemain de la présidentielle marquée par la présence de Le Pen au second tour et par le ralliement de la gauche plurielle à Chirac. Mais elles sont en baisse - tant en voix qu'en pourcentage - par rapport aux législatives de 1997.

En votant Lutte Ouvrière, 244 électeurs ont exprimé qu'ils en avaient assez d'un système économique injuste et de la politique des gouvernements qui le soutiennent et le justifient. Si Hénart semble, selon les commentaires de la presse, en passe de réussir sa propre reconversion en tant que député, pour éradiquer le chômage, il faudra des luttes populaires de grande ampleur. C'est ce qu'ont affirmé les électeurs qui ont voté Lutte Ouvrière dimanche dernier à Nancy.

Fonds publics pour urgences privées

Brève
08/12/2006

Nancy - Il y a un an et demi les urgences du CHU de Nancy-Brabois étaient fermées. Regroupées avec celles de l'hôpital Central de Nancy et contribuant à engorger un peu plus le service d'urgences de l'hôpital du centre ville. Des urgences privées viennent d'être ouvertes à la Clinique de Gentilly qui y gagne ainsi une nouvelle clientèle.

Si les bénéfices seront privés, les pouvoirs publics sont passés à la caisse : 1,9 million d'euros ont été apportés par l'Agence Régionale d'Hospitalisation (ARH) et la communauté urbaine de Nancy a offert la voirie. On ferme des urgences du service public, puis on finance un service d'urgence privé... qui continuera à laisser au public les cas les plus lourds.

Le mensonge des patrons du textile

Brève
08/12/2006

À entendre les patrons du textile, on pourrait penser que les usines sont à l'arrêt et la production de textile en France quasiment stoppée par ce que les médias appellent la"déferlante asiatique". Rien n'est plus faux ! Le journal Libération du 21 mai nous apprend que, selon les chiffres de l'INSEE, la production du secteur textile-habillement-cuir a... augmenté au premier trimestre 2005 de 2,9 %, sa meilleure performance depuis 11 ans !

L'arbre de la délocalisation est bien utile au patronat pour camoufler la forêt de ses profits, réalisés en augmentant les cadences et en licenciant.