Mort au travail à quelques mois de la retraite

Brève
08/12/2006

Mittal Steel Gandrange (Moselle) - Abdelkader Tayeb, 58 ans, employé de la société STIPS, est mort sur le chantier de démolition de l'ancien gros train de laminoir de l'usine Mittal Steel. Mort écrasé par trois tonnes d'acier alors qu'il découpait - le 18 mars - de vieilles installations au chalumeau.

Ce n'est pas le fruit du hasard car à Mittal, dit la CGT, "la sécurité n'est que du papier". Et de rappeler les accidents qui ont été légion ces derniers mois : explosion à la coulée continue de l'aciérie, collision d'un véhicule et d'une loco, incendie de la bande transporteuse à l'aciérie, chute d'une passerelle au train à bandes... des accidents qui par miracle n'avaient pas faits de morts. Abdelkader, lui, a perdu la vie, au travail, à quelques mois de la retraite, laissant dans le chagrin une veuve et 6 enfants.

La CFDT dénonce pour sa part "la politique de sécurité menée par la direction, les conditions de travail qui se sont fortement dégradées, la politique d'entretien qui ne consiste à réparer que lorsque ça casse, le manque d'effectif".

Pour aller vite, le travail est organisé n'importe comment : un seul objectif, la "réduction des coûts". C'est cela qui fait les bénéfices record de Mittal, comme des autres. Des bénéfices qui ont la couleur du sang.

Vivendi va rouler le premier train privé de marchandises

Brève
08/12/2006

Lorraine - Fini le monopole du fret international de marchandises. Ainsi pour acheminer par voie ferrée la chaux de la Meuse vers les sites sidérurgiques de Sarre, la SNCF et la Deutsche Bahn vont être remplacés par des trains aux couleurs de... Vivendi ! Ou plutôt une filiale d'une filiale : CFTA Cargo, filiale de la Connex - qui vient de s'illustrer par le licenciement du responsable de la CGT de la société des transports en commun de Nancy.

Le directeur régional de la SNCF affirme sur France 3 "cela doit nous interpeller sur notre compétitivité économique". Depuis belle lurette, les dirigeants de la SNCF ne la considèrent plus comme un service public. Les pouvoirs publics lui demandent d'être "compétitive", comme toutes les entreprises privées. Ainsi 750 postes de cheminots ont été supprimés depuis 2 ans en Lorraine.

La privatisation du transport ferroviaire est en marche depuis des années, sous tous les gouvernements. En attendant, comme ils disent, une "libéralisation" complète dans les années à venir. "Libéralisation" c'est plus joli que "privatisation", ça fait moins penser à ce qui est arrivé aux chemins de fer anglais où elle s'est traduite par des accidents en série et des dizaines de morts. Profit ne rime pas avec sécurité.

Un NON massif des travailleurs de Bourgeois

Brève
08/12/2006

Besançon - Presse et médias avaient annoncé que les travailleurs de chez Bourgeois acceptaient de perdre leur prime de fin d'année et de revenir aux 38,30 heures pour éviter 100 licenciements. C'était sur la base d'une vague assemblée générale. Mardi 5 décembre, les travailleurs ont voté dans l'entreprise. 92 % ont participé au vote. Sur les votes exprimés, 87 % ont rejeté la remise en cause de la prime de fin d'année et 60 % la fin des 35 heures. C'est donc un non franc et massif à la proposition du patron qui était de travailler plus en gagnant moins... sans pour autant éviter les licenciements puisque Bourgeois en promettait dans tous les cas une cinquantaine. Les travailleurs ont refusé de choisir entre la peste ou le choléra. Si Bourgeois massacre emplois et salaires ce sera sans leur accord.

La dictature des Peugeot

Brève
08/12/2006

Comme bien des familles de la très grande bourgeoisie, les Peugeot ne sont pas sur le devant de la scène, laissant ce rôle à des PDG qui ne sont jamais que leurs commis, certes fort bien payés, mais commis quand même. Du fait du départ en retraite inopiné de l'actuel PDG, Folz, les Peugeot se sont retrouvés "en première ligne" comme le titre le journal L'Expansion de ce mois qui leur consacrait plusieurs pages. Le magazine relevait le fait que "l'avenir de 126 000 personnes dans l'hexagone et de plus de 208 000 personnes dans le monde dépend de quelques dizaines de cousins ou apparentés".

Est-il normal que le sort de centaines de milliers de travailleurs dépende d'une poignée d'actionnaires qui peuvent prendre les décisions qu'ils veulent, hors de tout contrôle ? Comment peut-on appeler ce pouvoir autrement que dictature ?

Ils ne sont pas privés de culot

Brève
08/12/2006

Metz - Les tenants des hôpitaux privés, quelques centaines, ont manifesté à Paris en début de semaine pour protester contre les malheurs des patrons des cliniques privées dont les tarifs devraient baisser de 3,1 % fin 2006.

Sur France 3, Jacques Delfosse, le président de la Fédération Hospitalière Privée de Lorraine, a tonné : "les cliniques privées représentent la moitié des hospitalisations mais nous consommons 3 à 4 fois moins de budget que l'hôpital public". Facile ! Les cliniques font, pour beaucoup, les plus petites interventions, mais tout ce qui est très lourd, toute la recherche est le fait de l'hôpital public, sans parler des urgences... bref, tout ce qui n'est pas "rentable" selon les lois du privé. Qu'ils coûtent moins cher c'est la moindre des choses !