Metz - 9ème jour de grève des éboueurs de l'agglomération messine. Ils sont une centaine sur les 120 à l'effectif. Les grévistes et leur intersyndicale UNSA-CFDT-CFTC-CGT réclament un régime indemnitaire commun aux personnels qu'ils soient issus de l'ancien syndicat mixte ou des autres communes qui ont rejoint la nouvelle CA2M (Communauté d'Agglomération de Metz-Métropole). En effet, il existe des différences importantes et les grévistes réclament "à salaire égal, travail égal". Mais surtout, ils en ont marre des bas salaires - 930 euros nets - et des conditions de travail.
Face à eux, un patron de combat : Jean-Marie Rausch, maire de Metz depuis 34 ans, président de la CA2M, ancien ministre de Rocard de 1988 à 1993 : il avait été présenté à l'époque comme ministre d'ouverture. Ouverture au privé, ça oui ! Il a immédiatement fait appel à des sociétés privées pour ramasser les ordures - surtout dans les beaux quartiers. Et il a menacé les grévistes de privatiser le service du ramassage d'ordures. Comme il avait menacé les travailleurs de l'usine d'incinération, en grève eux aussi il y a quelques semaines, de la même façon, de les passer au privé.
L'ouverture des négociations, par contre, n'est pas vraiment son fort : il n'a daigné recevoir les grévistes qu'au bout de 7 jours de grève pour leur proposer d'augmenter une prime de 50 euros. Ce qui a fait dire aux syndicalistes "ils nous prend pour des c...". Dans la foulée, Rausch déclarait « je ne les recevrai que s'ils décident de cesser leur mouvement », en même temps qu'il poursuivait les grévistes en justice pour avoir empêché des camions privés de rentrer dans l'usine d'incinération.
Rausch affiche un profond mépris pour les travailleurs. Ainsi dans son commentaire des résultats du référendum parus dans le journal municipal, il comparait ceux qui avaient voté non à "ces enfants qui en désaccord avec leurs parents mettent le feu à la maison". Et de pronostiquer : "la facture va être terrible". Eh bien, c'est justement parce que les factures que les employés reçoivent tous les mois sont "terribles" que les employés du ramassage exigent de la rallonge.
Mardi 21, les grévistes ont été rejoints par d'autres personnels de la ville de Metz, en particulier des écoles maternelles, des espaces verts, de la fourrière, à l'appel de la CGT et de la CFTC - une première pour Rausch en 34 ans de mandat.