Les subventions pour les… magnats

Brève
08/12/2006

Fareberswiller (Moselle) - L'équipementier automobile Magna International vient d'inaugurer en Lorraine une deuxième usine, qui fournira entre autres Peugeot et Renault. Magna International, ce n'est pas le petit épicier du coin : 82 000 employés dans une vingtaine de pays, chiffre d'affaires de plus de 20 milliards de dollars en 2004 (en hausse de 33% par rapport à 2003), et bénéfice en conséquence : plus de 1 milliard de dollars en 2004 (11% de plus qu'en 2003). Les chiffres de 2005 s'annoncent encore meilleurs. Eh bien le groupe a bénéficié de 5,1 millions d'euros d'aides de la part de l'État, de l'Europe et des collectivités locales.

Ces mêmes institutions qui, sous prétexte qu'elles n'ont pas d'argent, pratiquent des coupes claires dans les budgets destinés à satisfaire les besoins de la population laborieuse.

Reprise après plus de trois semaines de grève avec occupation

Brève
08/12/2006

Besançon - Démarrée le 23 septembre, à l'annonce des premiers licenciements secs d'un plan entraînant 140 suppressions de postes sur 260 d'ici fin 2007, la grève chez Fralsen a été massivement suivie jusqu'à la fin, mardi 18 octobre. Malgré la décision du tribunal qui, le 13 octobre, a condamné 5 travailleurs à 100 € d'astreinte par jour pour "entrave à la libre circulation", les non grévistes ont continué à laisser leurs voitures à l'extérieur de l'usine.

La direction jurait qu'elle ne paierait pas un jour de grève. Jusqu'à maintenant, elle n'avait jamais versé plus que les indemnités légales de licenciement. Finalement, elle a lâché une indemnité de 10 000 € pour les licenciés, au lieu des 25 000 € réclamés, une indemnité acquise en cas de nouveau plan de licenciement. Les grévistes ont obtenu également le paiement de 7 jours de grève, le mardi 18, jour de reprise étant également payé. Il reste donc 10 jours, 5 pourront être récupérés, 5 autres ne seront pas payés mais les retenues seront étalées, y compris en 2006.

Bien que les grévistes n'aient pas obtenu ce qu'ils demandaient, la reprise ne fut pas triste, les grévistes se raccompagnant les uns les autres dans les ateliers jusqu'à l'heure de la sortie. La solidarité et l'ambiance tout au long de cette grève, où toutes les décisions se prenaient en AG, chaque jour, font que, comme le disait un gréviste, "ce qu'on a obtenu dépasse le problème d'argent, on ne se regardera plus comme avant entre nous".

Les Peugeot ont beaucoup d'oeufs

Brève
08/12/2006

La famille Peugeot est le principal actionnaire de PSA qui regroupe les marques Peugeot et Citroën. Mais la famille a bien d'autres participations : elle possède également 6 % de la Compagnie du Louvre, 5 % de l'électroménager SEB, 3,5 % de groupe de luxe Taittinger, 5,7 % d'un groupe de BTP espagnol FCC, 8 % de Linedata Services... C'est dire que même si ça va mal dans l'automobile, elle n'a pas mis tous ses oeufs dans le même panier. Même si PSA est, pour les Peugeot, la poule aux oeufs d'or.

Borloo avec un B, comme baratineur

Brève
08/12/2006

Nancy - De passage en Lorraine, le ministre de l'emploi, Borloo, a pronostiqué une baisse du chômage de 4 points, avec un taux de 6 %. Et de prédire : "la France connaîtra d'ici cinq ans une forme de plein emploi". D'ici là, Borloo a largement le temps de ne plus être ministre !

Lors de sa visite, il a promis 1750 contrats d'avenir d'ici la fin de l'année et 5 000 places d'apprentissage en plus... d'ici 2009 ! Les 85 000 chômeurs de la région ne sont pas près de quitter les files d'attente de l'ANPE.

Les patrons se font la malle avec l’argenterie

Brève
08/12/2006

Moselle - En août dernier, la société Barenthal - qui produit des couverts de table haut de gamme - devait "son salut à la reprise par un groupe américain J&H International. Pour les 43, le pire est passé" écrivait le Républicain lorrain du 25 août. Et le directeur d'affirmer "nous ne prévoyons ni embauche, ni licenciement".

Des embauches, il n'y en a pas eu au contraire car il ne reste plus que 39 emplois. Mais, le 3 juin, la direction annonçait 25 licenciements. En fait, le groupe J&H a acheté la marque, le circuit de distribution et il va faire fabriquer en Chine : "le site n'est pas rentable" prétend aujourd'hui le directeur qui rejette la responsabilité sur le... gouvernement qui n'a "pas su mettre en place des quotas face à l'Asie".

Et les actionnaires qui vont faire encore plus de fric sur le licenciement des travailleurs de Barenthal dans le pays de Bitche, ils n'y sont pour rien ? Ils font des profits à la louche et les emplois sont à ramasser à la petite cuillère... tant qu'on n'affûtera pas les couteaux !