Limousin

Lycées professionnels : non au pacte

Brève
08/06/2023

Lycée Valadon Limoges

Pour faire passer la réforme, le ministre tente d’appâter les enseignants de lycée professionnel avec une prime de 7500 € brut annuel en échange de la signature d’un pacte.

Le Pacte, ce n’est pas une augmentation de salaire mais une sorte de contrat de travail individuel, signé pour un an.
Les « volontaires » qui le signeraient vont devoir, en plus de leur temps plein « ordinaire », remplacer les collègues absents, participer à l’orientation dans les collèges et surtout mener des missions au service des entreprises (« soutien de l’établissement avec son tissu économique », « pérennisation de partenariats avec les entreprises », etc).

L’objectif est assez clair : trouver un moyen de palier à la pénurie de professeurs remplaçants et rapprocher de plus en plus les lycées professionnels du ministère du travail, c’est-à-dire considérer qu’il n’est pas nécessaire de cultiver, d’émanciper une partie de la jeunesse mais la mettre au travail au plus vite.

Les « volontaires » ne vont pas être nombreux et il faudra se battre avec l’ensemble du monde du travail pour exiger de vraies augmentations de salaire.

Limousin

Lycées professionnels : non à la réforme !

Brève
08/06/2023

Mardi matin plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées devant le rectorat pour s’opposer à la casse de la voie professionnelle.
A la prochaine rentrée, commence une nouvelle réforme dont le but est de mettre les lycées professionnels à disposition des entreprises.

Il faudrait repérer les élèves « décrocheurs », pas pour les aider, leur redonner le goût de l’école, mais pour les envoyer plus de semaines en stage en entreprise. Pour qu’ils comprennent bien que pour eux, les études, c’est fini. Les entreprises manquent de bras...
Il faudrait « coller » aux besoins locaux et immédiats. Et pas besoin de former à un diplôme national, des formations sur des « compétences », sur quelques « savoir-faire » suffiront.

Combien de formations vont fermer ? Est-ce que dans la région il va falloir former d’abord aux métiers liés au grand âge ? Un jeune ne peut-il pas se former près de chez lui dans un secteur et partir travailler ailleurs ensuite ?

Autant de questions qui mettent en colère. On voit bien que cette réforme complète celle de l’assurance chômage, que ce sont les jeunes des milieux défavorisés qui sont visés dans le but de fournir une main d’œuvre employable rapidement, peu qualifiée (donc peu payée).
Le rassemblement de mardi était un début. Il faudra se remobiliser dès la rentrée de septembre.

Ariane Group, (ex-Herakles) Saint Médard en Jalles (Gironde)

Accident mortel : la direction condamnée en correctionnelle

Brève
07/06/2023

Lundi 5 juin, le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné Safran pour sa responsabilité dans l’accident mortel survenu le 5 décembre 2013 dans l’une de ses usines de Gironde, celle qui fabrique du propergol solide, de la poudre qui sert de carburant pour la propulsion des fusées et qui est hautement inflammable.

En 2013, la poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles, qui est intégrée aujourd’hui à ArianeGroup, appartenait encore directement à Safran. Le 5 décembre 2013, trois ouvriers travaillaient sur le démoulage d’un réservoir de 490 kg de propergol solide quand la poudre a pris feu suite à un arc électrostatique. La température est montée presque instantanément à près de 3000°C.

Bien que gravement brulés, deux ouvriers ont réussi à sortir de l’atelier, mais le troisième est mort brulé vif sur place. Il existait pourtant à l’époque un outillage permettant de réaliser cette opération à distance sans la présence physique des trois ouvriers. Mais cet outillage était en réparation et les responsables hiérarchiques, ont décidé malgré tout de maintenir cette opération en la faisant réaliser avec un ancien outillage réformé nécessitant une présence humaine.

Dans son jugement le tribunal a écarté les nombreuses négligences mais a retenu la principale : la faute de l’employeur pour « violation des règles de sécurité » et condamné Safran à 225 000 € d’amende ! Pour les victimes et leurs familles, c’est un premier succès mais aussi un immense soulagement que Safran soit reconnu coupable, car jusqu’à présent les jugements prononçaient la relaxe pour l’employeur, rejetant de fait la faute de l’accident sur les ouvriers.

Cependant, comme l’a dit le père d’une victime, l’amende de 225 000 € « est une goutte d’eau pour Safran riche à milliards ». Sans compter que le tribunal n’a reconnu aucun dommage et intérêt pour les familles des victimes, pourtant traumatisées à vie.

Sans surprise, Safran a fait appel. Pour le grand patronat, le cynisme, c’est jusqu’au bout.

La Rochelle (Charente-Maritime)

Un patron condamné, jugé responsable de l'accident d'un ouvrier

Brève
04/06/2023

Le patron de la scierie Atlanwood vient d’être condamné par le tribunal de La Rochelle à payer 5 000 euros de dommages et intérêts à un travailleur qui, il y a cinq ans, avait eu deux doigts sectionnés par une raboteuse. La sécurité de cette machine ne s’est pas déclenchée et le travailleur n’était pas formé à ce poste.

Une condamnation rare qui, dans ce cas, indemnise si peu le travailleur blessé au regard du préjudice et du handicap entraînés par cet accident du travail que c’en est indécent.

En France, les accidents du travail provoquent deux morts par jour et nombre de blessés dont certains ne peuvent plus travailler. Il n’y a alors aucun ministre, aucun président pour s’indigner de cette situation, pour obliger le patronat à mettre en place les sécurités nécessaires, pour l’obliger à améliorer les conditions de travail.

C’est que ce gouvernement n’a que mépris pour le monde du travail et que largesses pour le patronat.

Aéroport de La Rochelle (Charente-Maritime)

De l'argent public pour le privé

Brève
04/06/2023

La Chambre régionale des comptes (CRC) vient d’épingler la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Charente-Maritime, accusant cette dernière d’irrégularités et de financement dissimulé.

En cause, la gestion déficitaire de l’aéroport La Rochelle-île de Ré, l’équilibre budgétaire en étant assuré par les collectivités territoriales d’une part. D’autre part, une subvention de 550 000 euros allouée par la CCI à Charentes Tourisme serait ensuite reversée à Ryanair pour la réalisation de prestations marketing. Ces prestations selon la CRC seraient pour partie inexistantes. L’argent versé par les collectivités locales (les deux conseils départementaux et l’Agglomération de La Rochelle) aurait donc servi à financer Ryanair à hauteur de 2 millions d’euros entre 2017 et 2018, 1,5 million aurait également été versé à d’autres compagnies aériennes.

De l’argent public qui tombe directement dans la poche d’entreprises privées, cela n’a rien d’étonnant. C’est ce que fait le gouvernement par tout un tas d’artifices tout aussi condamnables que ce qui se passe dans la région. Les aides multiples aux entreprises censées être affectées à la création d’emplois, à la recherche et au développement, servent tout bonnement à assurer les profits du grand patronat.