Fête de Bordeaux : des photos02/12/20162016Brèves/medias/breve/images/2016/12/20161120_135751.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C5312%2C2988_crop_detail.jpg

Brève

Fête de Bordeaux : des photos

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La fête pendant le banquet

La fête de Bordeaux s'est déroulée dimanche 20 novembre à Cenon, dans la salle du Château du Diable... Deux images au moment du banquet, et des extraits de l'allocution politique de Guillaume Perchet, porte parole régional.

 

Chers amis, chers camarades,

La campagne présidentielle est lancée. Et même avant que le Front National ne rentre vraiment en campagne, elle a pris un tour réactionnaire, avec la question du terrorisme, des manifestations de policiers ou de ce qu’ils disent sur les migrants. La démagogie que tous déploient sur ces thèmes est destinée à faire diversion pour cacher une politique nettement anti-ouvrière. On le voit très bien avec la primaire de la droite. Le premier tour de ce jeu des 7 horreurs est aujourd’hui, et vous avez bien fait de venir ici (…) Et Le Pen aspire exactement à la même chose. Le FN n’a pas eu l’occasion de le démontrer en participant au gouvernement. Alors certains autour de nous disent qu’il faut peut-être l’essayer. Mais Le Pen, c’est du Hollande ou du Sarkozy en pire. Le Pen, c’est du faux neuf. Bien sûr, le FN n’a pas le passif de la gauche ou de la droite au gouvernement, mais il a un passé politique qui le rattache à Vichy et à l’Algérie française. Au FN, il y a toujours les mêmes idées réactionnaires, l’anti communisme, l’hostilité aux travailleurs, aux grèves. Pour dénoncer les migrants, les pauvres parmi les pauvres, Marine Le Pen n’a pas de mot assez dur. Et quand il y a une lutte contre les riches, contre les vrais privilégiés dont elle fait partie, on la retrouve de l’autre côté de la barricade, du côté de l’ordre, du gouvernement. Cela, on l’a vu lors des mobilisations contre la loi El Kohmri, et on l’a vu lorsque la nièce, Marion Maréchal Le Pen a traité les salariés d’Air France de voyous qu’il fallait mater.

Alors, quand on est un travailleur, un retraité des couches populaires, un chômeur, voter pour Hollande, Valls, Sarkozy ou Le Pen, c’est voter contre son camp. Dans cette élection, il faut au contraire affirmer notre conscience d’appartenir à notre camp, celui des travailleurs, opposé à celui de la bourgeoisie, des riches, des privilégiés et à tous ses représentants. C’est cela que l’on peut faire d’utile dans cette élection, et cela, ça se passe au premier tour.

Car l’enjeu n’est pas de savoir qui sortira vainqueur des urnes en 2017. Les jeux sont faits d’avance. Ce sera un ennemi des travailleurs. Voter Juppé, Hollande ou Sarkozy, c’est choisir parmi ses ennemis. C’est choisir par avance d’être trompé, d’être sacrifié. Il ne faut pas marcher dans cette duperie électorale. Puisqu’on nous donne la parole, il faut la prendre et il faut mettre en avant nos intérêts matériels et politiques de travailleurs et de chômeurs.

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Ils peuvent mettre des murs, creuser des fossés, monter des miradors, comme dans de nombreux pays, mais ils n’empêcheront pas la vague migratoire. On a tous en tête les images d’Alep, de ces villes bombardées en Syrie, en Irak, et on sait que tant que les hommes auront des jambes et l’énergie pour marcher, ils essaieront de sauver leur peau. Et nous ferions tous exactement la même chose dans leur situation.

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Alors dans cette élection, montrons qu’il y a des travailleurs qui ne se trompent pas d’ennemis. Affirmons que les travailleurs n’ont pas à se battre entre eux pour se partager la misère. Affirmons que nous avons à imposer le contrôle sur les richesses que nous produisons. Affirmons qu’il y a bien deux mondes dans cette société, celui des riches, et celui des pauvres, celui des exploiteurs et celui des exploités, d’où qu’ils viennent. Défendons la liberté de circulation et d’installation. Accueillions les migrants à bras ouverts parce qu’ils ont une place dans le combat qui est le nôtre et qui est de combattre la minorité capitaliste qui domine le monde et qui l’enfonce de plus en plus dans la barbarie.

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Du FN jusqu’à Hollande, tous se complaisent dans des postures sécuritaires, autoritaires, répressives. Valls nous a même inventé l’état d’urgence permanent. Mais ce ne sont pas ces postures qui empêcheront les vocations terroristes, qui diminueront la délinquance. Notre société est malade, elle pourrit de l’intérieur. Que des jeunes de 15 ans ne rêvent que de se faire exploser pour aller plus vite au paradis est une expression de cette décadence. Alors il est facile de tenir des discours électoralistes et de promettre de la répression. Changer cette réalité là c’est autre chose. Le changement, ce ne pourra qu’être le renversement de la bourgeoisie et de toutes les valeurs individualistes qu’elle véhicule. Cela, c’est aussi le combat de la classe ouvrière, car ce combat est aussi un combat pour une autre société, débarrassée des classes sociales, de la misère et de l’exploitation.

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Alors ce que j’ai à dire à ces militants du PCF pour qui l’étiquette communiste a encore une signification, c’est de retrouver confiance dans la classe ouvrière, de retrouver les idées qui ont été à l’origine à la fondation du parti communiste en 1920, les idées de la lutte de classes et de la révolution. Ces idées ont-elles failli ? Non. C’est l’électoralisme et le réformisme que le PCF véhicule depuis des dizaines d’années qui ont fait faillite et qu’on paye, cher, aujourd’hui.

Quant à Mélenchon, il ne prend même pas la peine de se mettre sur le terrain des travailleurs. Il se vante d’ailleurs d’être devenu le premier écologiste du pays. Et puis surtout, il parle au nom de LA France, comme si en France il n’y avait pas des bourgeois et des travailleurs, des riches et des pauvres, comme si la lutte de classes s’effaçait derrière la nation, comme s’il pouvait y avoir une bonne politique pour tous, comme si on ne devait pas choisir un camp. Mélenchon fait du nationalisme pour ne pas laisser le nationalisme à Le Pen a t-il dit. En fait il lui ouvre la voie. Et Mélenchon fait lui aussi de la démagogie contre les travailleurs étrangers. C’est ainsi qu’il en est arrivé à copier Le Pen en affirmant que les travailleurs détachés venaient voler le pain des français. Ce qu’il a d’ailleurs confirmé en affirmant que s’il était élu, plus aucun travailleur détaché ne serait accepté dans ce pays. Et bien nous, nous disons qu’aucun travailleur n’a jamais volé son pain. Son pain, il le gagne à la sueur de son front et de ses muscles. Les seuls vrais voleurs dans cette société, ce sont les exploiteurs et nous affirmons pour tous les travailleurs le droit à un emploi, à un salaire, à un emploi quelque soit sa nationalité, son origine ou sa religion.

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Nous sommes minoritaire et à contre courant, c’est vrai. Mais quand le courant pousse dans une voie réactionnaire et barbare comme aujourd’hui, nous pouvons être fier d’être à contre courant. Nathalie Arthaud sera la candidate de Lutte Ouvrière. Elle sera en première ligne et elle se battra comme elle le pourra. Mais pour que cette campagne soit réussie, il ne faut pas compter sur les médias, il faut compter sur nous tous, que cette campagne soit la notre, une campagne militante, où nous multiplierons les discussions, où chaque nouveau travailleur convaincu de voter pour son camp sera une petite victoire politique. Et si nous en convainquons chacun 1, 2 3 ou 4, nous aurons fait une bonne campagne.

Cela nous donnera aussi l’occasion de nous rassembler, de réunir des jeunes et des moins jeunes, de nous organiser, de grandir, de renforcer les équipes militantes pour construire le parti qui est nécessaire au monde du travail. Oui il nous faudrait un parti des travailleurs qui dissipent les illusions, qui démasquent les faux amis, ciblent les ennemis, et diffusent sur chaque question un point de vue communiste. Un tel parti ne se construira pas en un jour ni même en une élection, il faudra même des luttes massives et déterminées. Mais ces élections peuvent contribuer à une petite échelle à regrouper autour de nous ceux qui veulent se battre pour un autre monde.

Pour finir, l’Elysée, Matignon, personne d’entre nous n’en a jamais rêvé. Nous voulons renverser ce système basé sur l’exploitation et l’oppression. Bien sûr nous voulons le pouvoir de l’Etat, mais nous voulons le conquérir avec la classe ouvrière. Nous sommes communistes révolutionnaires et nous avons la conviction que la classe ouvrière peut prendre le pouvoir et s’en servir pour exproprier la bourgeoisie pour créer un monde débarrassé de l’exploitation et construire une économie au service de tous. En attendant, le vote pour Nathalie Arthaud sera un vote sans ambiguïté. Un vote qui affirmera que quelque soit l’élu en 2017, nous savons que nous serons attaqués et nous affirmons que nous ne laisserons pas faire. Et ce sera un vote de dignité et de conscience ouvrière qui permettra d’affirmer que la société peut se passer de la bourgeoisie mais pas des travailleurs, car ce sont les travailleurs qui font tourner toute la société et produisent toutes les richesses.

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