Le 3 décembre dernier, après 5 années de procédures administratives et pénales contre 14 militants syndicaux, le tribunal de grande instance de Bordeaux rendu son verdict sur la plainte de La Poste et de 5 de ses cadres pour « séquestration ».
Même si le tribunal a décidé que la séquestration a été effective, il reconnaît de fait l'acharnement et l'arbitraire de La Poste : si huit des militants sont condamnés à 2 ou 3 mois de prison avec sursis, le tribunal a spécifié explicitement que leur peine ne sera pas inscrite au casier judiciaire. Cela empêche La Poste de toute nouvelle poursuite administrative, et notamment de révocation.
Ensuite, devant le vide du dossier, le tribunal a purement et simplement relaxé 3 des 13 syndicalistes. Parmi ces 3, un militant était contractuel et avait été licencié par La Poste pour ces mêmes faits en 2005. Et un autre avait été exclu de son poste et privé de son salaire pendant 2 ans. C'est dire que pour La Poste, peu importaient les faits pourvu que les militants soient sanctionnés et condamnés pour l'exemple.
Et enfin, le tribunal a débouté La Poste, en tant qu'entreprise, de sa plainte pour séquestration et de sa demande de 440 000 euros de dommages pour de prétendus frais liés à cette affaire. Même les frais d'avocats qu'elle a engagé seront à sa charge.
La véritable justice aurait été que La Poste paye les postiers pour leur avoir pourri la vie pendant des années et que tous soient relaxés. Et ils devraient tous être réintégrés dans leurs droits. Car les postiers n'ont fait que se défendre contre une direction responsable de milliers de suppressions d'emplois, et qui cherche à rentabiliser l'entreprise sur le dos des employés pour ouvrir la voie à la privatisation.