Les raisins de la misère

Brève
08/05/2023

Mardi 2 mai, des patrons de sociétés de main-d’œuvre viticole dans le Grand Libournais ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Libourne, l’un pour « traite d’êtres humains », l’autre pour avoir logé les salariés dans un logement indigne.

Ils faisaient venir des travailleurs marocains en leur promettant trois ans de contrat avec salaire de 1 500 euros par mois. Mais, sur place, la réalité était tout autre. Les bulletins de salaire ne correspondaient pas aux travaux effectués. Ils vivaient à huit dans un T2, sans véritables meubles ou literies. De plus, un patron leur extorquait un « droit de passage » en France de 1 200 euros.

Ces patrons ont été condamnés, parce que les travailleurs ont su s’organiser et se défendre malgré les intimidations. Mais combien de sociétés prestataires continuent à vendre leur main d’œuvre aux grands domaines, en imposant des bas salaires et des conditions de travail difficiles ?

De plus, ceux qui ont été condamnés sont des hommes de main. Mais les donneurs d’ordres, les propriétaires des châteaux du Libournais et de Saint-Emilion, continuent en toute légalité, celle du profit, à profiter d’une main d’œuvre bon marché, à la source de leurs fortunes. C’est cette exploitation qui permet à Bernard Farges, vice-président du CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) de déclarer : « Les grands crus sont comme l’industrie du luxe, ils ne souffrent pas ».

S'organiser et se défendre collectivement : dans les châteaux comme partout, c'est la seule voie pour les travailleurs.

Fonmarty - Bazas (Gironde)

Les travailleurs ont raison de se mobiliser

Brève
28/04/2023

Mercredi 26 avril, la quasi-totalité des ouvriers de Fonmarty, à Bazas, ont quitté les ateliers et se sont rassemblés pour dénoncer la mise en cessation de paiement de l’entreprise et exprimer leur colère et leur inquiétude, dans l’attente de la décision du Tribunal de commerce. Les secrétaires manifestaient aussi. 170 emplois sont en jeu sur le site même, et près de 500 induits dans le Sud-Gironde. Les patrons du groupe Keyor, qui ont racheté l’entreprise, prétendent que le site de Bazas serait déficitaire ; mais la réalité est que, derrière Keyor, il y a le fonds d’investissements Perceva. Bon nombre de travailleurs mettent donc en doute les comptes des patrons. Et surtout, ils refusent d’être des pions que les capitalistes jettent à la rue quand bon leur semble, pour maintenir leurs profits.

Jeudi 27, le président de Keyor est venu annoncer la décision du Tribunal : l’entreprise est placée sous redressement judiciaire pendant trois mois. Devant les travailleurs, il a osé prétendre que, si on en était là, c’était à cause du syndicat CGT de l’entreprise, qui a rendu publique la menace sur les emplois ! Les travailleurs présents lui ont répondu ce qu’il méritait : le seul responsable de la situation, c’est lui et les actionnaires qu’il sert.

C’est en comptant sur leur seule mobilisation et en se faisant entendre le plus fort possible, que les travailleurs de Fonmarty pourront défendre leurs intérêts.

Fonmarty (Gironde)

Non aux licenciements !

Brève
23/04/2023

À Bazas, dans le sud de la Gironde, ce sont 170 emplois qui sont menacés. L'entreprise Fonmarty, qui existe depuis 1964 et qui est spécialisée dans la fabrication des portes, s’est déclarée en cessation de paiements. Le tribunal décide mercredi 26 avril s’il liquide l’entreprise ou s’il y aura redressement judiciaire.

Le patron pleure sur des pertes qui se seraient accumulées depuis 2009 à cause des coûts de l’énergie et du bois. Mais l’entreprise Fonmarty a été rachetée par le groupe Keyor, lui-même acheté en 2015 par le fonds d’investissement Perceva. Ce dernier s’est spécialisé dans la reprise d’entreprises en difficulté, pour en tirer tous les bénéfices. Comme le dit l’un de ses trois dirigeants, il s’agit d’en tirer « trois fois la mise ».

Pour les capitalistes, les travailleurs ne sont que des variables d’ajustement. Leur seul impératif, c’est comment faire plus de profits !

Ces patrons pleurent la bouche pleine… et il faudrait les croire sur parole ? Il faut que leurs véritables comptes soient rendus publics, que les travailleurs, les premiers concernés, puissent les vérifier !

 

Hôpital de Langon

Le ministre fait trois p'tits tours et puis s'en va

Brève
17/04/2023

Alors que tout va mal à l’hôpital de Langon, le ministre de la Santé y est venu faire son petit tour. Il y a été accueilli comme il le mérite par près de 200 manifestants qui venaient dire leur colère contre la situation des hôpitaux et la Réforme des retraites. Étaient présents des agents en nombre de l’hôpital de Langon, de La Réole, du CHS de Cadillac, de la Maison de retraite de Podensac, du CHU de Bordeaux.

Le ministre est reparti sous les huées des manifestants. Ce ne sont pas les 40 millions qu’il a promis pour la rénovation de l’hôpital de Langon qui vont calmer la colère, alors que ce ministre, comme ses prédécesseurs, mène une politique qui casse l’hôpital. Comme l’a dénoncé une infirmière, cela ne résoudra en rien les problèmes du manque de moyens et du sous-effectif.

Orthez (Pyrénées-Atlantiques)

Non aux sanctions contre les lycéens mobilisés !

Brève
07/04/2023

(c) la République des Pyrénées

Les lycéens du lycée Gaston Febus d'Orthez sont parmi les plus mobilisés du département des Pyrénées-Atlantiques contre la réforme des retraites. Des assemblées générales à prés de 300 ont eu lieu à plusieurs reprises et les jours de manifestations les lycéens organisent le blocage de leur établissement.

La direction du lycée cherche à mettre un terme à cette mobilisation en menaçant les élèves de sanctions pouvant aller jusqu'à l'exclusion de l'internat. Elle n'hésite pas à intimider les élèves en passant dans les classes et adresser des convocations immédiates aux jeunes devant leurs camarades. Les gendarmes font régulièrement le pied de grue devant le lycée épiant les faits et gestes des lycéens. 

Le 6 avril, un rassemblement a eu lieu à la suite de la manifestation en soutien aux lycéens menacés de sanctions. Lors de leurs prises de parole, ils ont tenu à affirmer leur détermination à ne pas céder aux intimidations et continuer leur mobilisation avec les travailleurs jusqu'au retrait de la réforme.