La justice du côté des patrons

     Les travailleurs de SNF ont fait plus d'une semaine de grève pour des augmentations de salaire, à partir du lundi 18 juin. Environ 300 grévistes, soit près de la moitié des ouvriers, se sont relayés devant l'entreprise, organisant un barrage filtrant.

     La direction a tout tenté pour casser cette grève : intimidations, huissiers, organisation d'une contre-manifestation de "non-grévistes" (en fait surtout des cadres qui ont enfilé un bleu pour la première fois de leur vie), etc. Elle a aussi porté plainte devant les tribunaux pour lever le barrage filtrant. Vendredi 22 juin, le tribunal a donné raison aux grévistes. Mais, surprise, le mardi suivant, le même tribunal s'est dédit et a ordonné la levée du piquet. Les patrons sont probablement intervenus auprès de la préfecture et de la justice, et les représentants locaux de l'appareil d'Etat n'ayant rien à leur refuser, l'affaire a été vite réglée.

     La grève s'est donc terminée sans que les grévistes n'aient eu satisfaction. Mais il reste toutes les leçons qu'ils ont pu tirer de cette lutte, et en particulier sur le rôle de l'appareil d'Etat au service de la bourgeoisie. Sans oublier la satisfaction d'avoir, pour la première fois depuis que SNF existe, relevé la tête et tenu bon face à des patrons de combat.