Moins de recours mais toujours autant d’injustices

     Depuis deux ans, le nombre de plaintes aux Prud’hommes de Lyon a baissé de près de moitié. Le gouvernement s’est félicité de cette tendance, qui est nationale. Mais, est-ce à dire qu’il y a eu une baisse drastique du nombre d’abus, par les patrons, des licenciements abusifs ou autres non-paiements de salaires ?

     Evidemment, non. Une des causes de la baisse des plaintes, c’est que les formalités de dépôt de dossier sont devenues beaucoup plus compliquées ; et comme les ordonnances Macron ont de plus plafonné les indemnités, c’est une raison supplémentaire de renoncer à faire des démarches compliquées pour toucher aussi peu d’argent. De plus, il y a la multiplication des ruptures conventionnelles plus ou moins souhaitées par les salariés, qui dans certains cas remplacent les licenciements.

     Dans les décennies précédentes, les travailleurs, par leurs luttes, avaient arraché quelques maigres droits. Aux ordres du patronat, Macron et ses prédécesseurs les démolissent. Preuve que ce qu’on appelle les « acquis sociaux » ne sont jamais vraiment acquis, et que la seule façon qu’ont les travailleurs de s’assurer contre les attaques des patrons est de leur contester le pouvoir.