Chantal Gomez sera candidate pour Lutte ouvrière21/01/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/01/title-1579594258.jpg.420x236_q85_box-56%2C0%2C944%2C500_crop_detail.jpg

Article de presse

Echirolles (agglomération de Grenoble)

Chantal Gomez sera candidate pour Lutte ouvrière

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Chantal Gomez a été sollicitée « par plusieurs listes », mais elle a choisi de tracer son propre chemin, au sein de Lutte ouvrière. Photo Le DL /I.C.

Elle est à la tête de la sixième liste à se présenter aux municipales à Échirolles. Six listes, « c’est un peu la lutte des places… Or moi, je défends la lutte des classes ! », ironise-t-elle.

Chantal Gomez, 63 ans, fait bande à part. Car si trois listes peuvent se revendiquer de gauche, elle refuse d’y être assimilée : « Renzo Sulli contre Alban Rosa et Thierry Monel ? C’est drôle, le maire les a choisis comme adjoints et les a tous divisés. Moi, je n’appartiens pas à cette gauche-là. Je ne me sens pas concernée. Ce que je veux dire, ils ne le diront pas… »

Défendre un message

Ce qu’elle veut dire, c’est ce que tous les militants de Lutte ouvrière veulent dire : « Nous voulons parler aux travailleurs, les mobiliser pour lutter contre le capitalisme, contre ces grandes sociétés qui sont derrière Macron. Parce qu’au final, c’est l’État qui est responsable de la baisse des dotations aux communes et des problèmes qui en découlent. Il faut mobiliser les habitants, même si ce n’est pas facile. Notre but, c’est de donner une éducation populaire, pour lutter contre la désespérance. »

Cette désespérance qu’elle dit côtoyer au quotidien, elle qui vit dans le quartier du Limousin. « J’habite dans une cité ouvrière. Et j’y vois la dégradation : les problèmes d’emploi, de précarité, de conditions de travail et de vie… Les candidats parlent de meilleure gestion, ils font des promesses, mais dans la réalité, la situation se dégrade. La municipalité, elle-même, appartient à la société capitaliste que l’on combat. L’injustice y est évidente. »

Consciente que « même le meilleur des maires ne peut rien contre les licenciements », Chantal Gomez ne cache pas se servir de l’élection échirolloise pour aller au-delà : « Porter un message, défendre les idées de Lutte ouvrière. » Comme le feront des centaines de candidats LO, dans un maximum de communes en France.

« Autour de moi, les gens me disent leur sentiment d’avoir été abandonnés »

Mais Échirolles, dans tout ça ? Chantal Gomez voit la ville comme un exemple des dérives sociétales : « Les services publics sont en baisse : La Poste a fermé, la maternité aussi, les logements sont très chers, même dans le social. » Mais le pire, c’est « la misère morale, le désespoir qui conduit au vote pour le Rassemblement national. Une municipalité communiste devrait avoir une conscience de classe, une population qui se bat. Or non. Autour de moi, les gens me disent leur sentiment d’avoir été abandonnés. Ils ne veulent plus voter, ou alors pour le RN. Le problème, c’est qu’ils attendent trop des élus, sans se mobiliser eux-mêmes. Or c’est cela qu’il faudrait : que la population se mobilise, qu’elle réagisse ».

Pour les y inciter, Chantal Gomez reprend donc son bâton de pèlerin. Elle est déjà présente depuis longtemps sur le terrain, en soutien aux grévistes contre la réforme des retraites. Elle le sera encore plus dans les semaines à venir…

Isabelle CALENDRE

 

Une expérience « utile »

La liste de Chantal Gomez est prête. « Nous avons un réseau sur Échirolles et il n’y a pas de raison qu’on se taise ! », explique-t-elle. Mais autour d’elle, pas d’élu ou d’ancien élu : « Seulement des militants ou des travailleurs “de base”, des chômeurs, des retraités… » Qui espèrent mener leur tête de liste au conseil. Car Chantal Gomez ne s’est jamais découragée et ce même si son expérience de conseillère, entre 2008 et 2014, n’a pas changé son opinion de la classe politique.

« Mon mandat a été utile car je donnais mon avis, mon analyse des choses et on m’a dit que mon départ avait été regretté ! Mais j’ai aussi, au sein du conseil, constaté le pouvoir de l’État, le manque de vraie démocratie avec des débats sclérosés… Tout le travail reste à faire, pour mettre fin à cette gouvernance d’une minorité. Il ne faut pas laisser le terrain aux forces réactionnaires. »

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