Communiqué de Nathalie Arthaud :  À Lejaby et ailleurs : interdiction des licenciements !

Communiqué
19/01/2012

Le tri­bu­nal a donc accepté de lais­ser licen­cier 255 des 450 sala­riés de la lin­ge­rie LeJaby. Le repre­neur va fermer l'usine d'Yssingeaux (Haute-Loire), et délo­ca­li­ser la pro­duc­tion en Tunisie. Les 93 ouvriè­res de cette usine n'ont guère de chan­ces de retrou­ver un emploi. Elles ont tra­vaillé 20, 30, 35 ans, au smic, pour fabri­quer des sous-vête­ments vendus très cher. Et c'est à elles qu'on veut faire payer les consé­quen­ces des choix de leurs patrons. « Qui va nour­rir nos gamins ? Qui va payer nos mai­sons ?  », deman­dent-elles, révol­tées. Je suis à leurs côtés, sans la moin­dre réserve.

D'autant que ce que ce qui se passe dans cette entre­prise est à l'image de ce qui se passe par­tout dans le pays. Les tra­vailleurs du richis­sime trust phar­ma­ceu­ti­que Merck à Éragny-sur-Epte (Oise), ceux de la raf­fi­ne­rie Pétroplus à Petit-Couronne (Seine-Maritime), d'autres encore, se bat­tent aujourd'hui contre les licen­cie­ments. 900 usines ont fermé en trois ans et il y a 1000 chô­meurs de plus chaque jour. Et tout ce que le gou­ver­ne­ment pro­pose, ce serait de former les chô­meurs à d'autres métiers, et de les contrain­dre à pren­dre l'emploi qu'on leur pro­po­se­rait (encore fau­drait-il qu'il y en ait !), à n'importe quel­les condi­tions. Et Sarkozy ose pré­sen­ter cela comme des mesu­res en faveur de l'emploi ! Même quand il feint de se pen­cher sur le sort du monde du tra­vail, il ne peut cacher son mépris à l'égard des sala­riés, et sa ser­vi­lité à l'égard du monde des riches.

Nathalie ARTHAUD