SNCF Dijon

Mort d'un cheminot

Brève
14/03/2024

Ce lundi 11 mars 2024, vers 23h, notre collègue de l’équipe Voie de Dijon-Ville a perdu la vie et un collègue d’un autre service a été blessé à la tête. Ils intervenaient en gare de Dijon-Ville. Notre camarade mort avait 33 ans et était père de deux jeunes enfants. Apparemment, suite à un défaut détecté par la « Mauzinette » (engin de mesures), ils sont retournés sur le terrain pour prendre des cotes à la règle. C’est alors qu’ils ont été percutés par un train de marchandises. Tout le monde à la brigade est effondré. Comment ne pas l’être ? Mais comment également, ne pas être en colère ?!!! Cela fait des années que nous faisons remonter tous les dangers du travail de nuit, du manque de matériel, du sous-effectif, du manque d’annonceurs. Et c’est quand il y a un mort qu’on voit débarquer la direction nationale, la main sur le cœur… « on est avec vous... », il y a de quoi hurler !

Depuis des années, la direction de la SNCF généralise et banalise le travail de nuit. A la voie, on sait tous que les risques d’accident sont multipliés la nuit, pour le vivre et là pour en mourir. D’ailleurs, nous savons que la plupart des accidents mortels à l’équipement ont lieu à ce moment-là. Visibilité, intempéries, fatigue, procédures de protections mal ficelées et donc qui nous mettent en danger…, et où l’on finit par intervenir sur le terrain, sous la pression du travail, pour rendre les voies et faire circuler les trains, comme si c’était la journée.

C’est une vraie politique et un vrai choix de la direction de la SNCF que de faire circuler les trains à tout prix. Nous ne sommes pas forcément contre. Encore faut-il en payer le prix et redoubler de précautions. Une politique qu’elle intensifie et qui s’est aggravée ces dernières années. Pour les cheminots, de fait, respecter les procédures de sécurité déjà plus ou moins fiables, est de plus en plus compliqué. A la voie, cela ne pardonne pas.

S’il y a une chose que nous savons et qui se confirme, c’est que nous ne pouvons pas du tout faire confiance à la direction. Nous savons qu’elle tentera de se défausser et de faire porter à notre collègue la responsabilité de l’accident, sous un quelconque prétexte. Pour nous, c’est hors de question. On n’a pas à travailler en risquant notre vie et c’est bien la direction qui nous y pousse !

Il était question d’envisager de se mettre de nouveau en grève pour dénoncer l’aggravation du travail de nuit prévu par la direction !… Si on sort, ce sera une grève en l'honneur de notre collègue.

Arcey (Doubs)

Licenciement d’une boulangère annulé

Brève
10/03/2024

Vendredi 8 mars, deux ans après avoir été licenciée, une ouvrière boulangère d’un magasin Colruyt de Arcey (Doubs) a bien fait de le contester.

Cette ouvrière a été licenciée pour avoir dénoncé le harcèlement moral et sexuel subi sur son lieu de travail par son responsable hiérarchique.

Son courage et sa détermination à refuser d’être mise à la porte pour cela n’ont pas été vains. Le jugement prudhommal a confirmé que son licenciement était nul et a ordonné sa réintégration dans son emploi.

Contre le harcèlement moral et sexuel, cette ouvrière a marqué un point et la lutte des femmes qui doit aussi être celle des hommes n’est pas finie.

Territoire de Belfort- Haute Saône

RSA : une nouvelle attaque contre les travailleurs

Brève
02/03/2024

Depuis le 1er mars, 29 départements supplémentaires mettent en place le conditionnement du RSA à 15 heures de travail. Le Territoire de Belfort et la Haute-Saône sont les premiers départements francs-comtois à rejoindre le dispositif "RSA sous condition".

Ils s'ajoutent aux 18 départements qui l'appliquent depuis 2023 avant que cette mesure anti-pauvres ne s'étende à tout le territoire en 2025 .

Cette mesure consiste à faire travailler 15 heures de travail par semaine pour toucher 607 €, bien en-dessous du Smic ! Cela n'empêche pas le gouvernement et le président du conseil général du Territoire de Belfort de faire la morale aux allocataires en les faisant passer pour des « assistés ». Eux qui ne lésinent pas sur l’argent distribué aux grandes entreprises de la région comme à General Electric, Alstom ou des prétendues groupes spécialisés dans les recherche sur l’hydrogène…

Stellantis

PDG : Salaire toujours plus haut

Brève
23/02/2024

Le groupe Stellantis a annoncé, ce vendredi 23 Février 2024, que la rémunération globale de son PDG pourrait atteindre, à terme, 36,5 millions d'euros pour l'année 2023, soit une augmentation de 56% sur un an.

Cette hausse est notamment liée au versement d'une prime de 10 millions d'euros, liée à la « transformation » du groupe créé en 2021, selon le rapport financier de Stellantis. La rémunération intègre des bonus et des pensions de retraite qui seront versés sur le long terme.

En excluant ces éléments de long terme, le salaire de Carlos Tavares est ressorti à près de 23,5 millions d'euros en 2023, contre 14,9 millions d'euros en 2022.

Ainsi le salaire de Carlos Tavarès explose à 100 000 Euros par jour samedi et dimanche compris. ! Imaginez ce que gagnent les actionnaires qui ont les moyens de se payer un PDG à ce tarif !

Quant aux salaires des travailleurs qui produisent ces richesses, c’est la diète

Et si les travailleurs le prenaient comme exemple et revendiquaient, eux aussi, une augmentation de 56 % de leur salaire?

Forvia

Chiffre d’affaires en hausse, les suppressions de postes aussi

Brève
21/02/2024

Forvia, ex-Faurecia, et ex-filiale de PSA-Stellantis, un des grands trusts de l’équipement automobile, a annoncé sa volonté de supprimer jusqu’à 10 000 postes sur les 75 000 de ses usines européennes, en cinq ans, entre 2024 et 2028.

L’annonce a été faite à l’occasion de la publication du bilan 2023 qui affiche un chiffre d’affaires en hausse de plus de 10 %, à 27,5 milliards d’euros et un résultat opérationnel de 1,4 milliard.

Les affaires sont florissantes en Asie mais, rappelle la direction, il est prévu en Europe, « une croissance nulle sur le marché automobile » et elle entend « atteindre une rentabilité nettement supérieure. » Le trust fait valoir que le rachat en 2022 de son concurrent allemand Hella lui a coûté cher et qu’il lui faut bien payer ses dettes. Et la direction invoque la perspective de voir émerger des concurrents équipementiers chinois pour compléter la litanie des difficultés et justifier un plan d’économies drastiques entraînant la suppression de milliers de postes.

Le directeur financier compte, dit-il, sur la disparition « naturelle » de 2 000 à 2 500 emplois chaque année, sur la fermeture des embauches, avant d’en passer aux licenciements dits « secs » partout en Europe, de l’Espagne à l’Allemagne, en passant par la France, la Pologne ou la République tchèque.

Malgré les hauts et les bas du secteur, Forvia est un des leaders mondiaux de l’équipement automobile, qui considère les travailleurs du monde entier comme une variable d’ajustement pour le plus grand profit des actionnaires. Comme tel, il pousse à la rentabilité, internationalise, de l’Europe à l’Asie, l’exploitation, la misère et peut-être un jour la colère…

( VOIR ARTICLE DANS L'HEBDOMADAIRE LUTTE OUVRIERE N°2899