Gray (Haute-Saône)

Forte mobilisation pour défendre les urgences de l’hôpital

Brève
26/03/2023


Manifestation pour l'hopital de Gray

À Gray en Haute-Saône, la manifestation appelée le 25 mars contre la dégradation du service des Urgences, une nouvelle fois menacé, a rassemblé un millier de participants, personnel de l'hôpital en tête,  soutenu par la population.

En effet, depuis le 1er mars, de 19h jusqu'à 7h30 le matin, un seul médecin urgentiste est en poste, au lieu de deux. Il est amené à faire des sorties SMUR (Service Mobile d'Urgence et de Réanimation) , avec le risque avéré de ne plus pouvoir prendre en charge des patients aux Urgences dans un territoire rural de 45 000 habitants pourvu de plusieurs entreprises travaillant la nuit, de nombreux EHPAD, et personnes isolées

La direction du Groupe Hospitalier de Haute-Saône, et les autorités de l'ARS, ont beau dire qu'ils cherchent à recruter des urgentistes pour maintenir des Urgences à Gray, sans volonté de résultat , ils ont beau répéter que leur "régulation nocturne" est faite pour sécuriser la prise en charge des patients, ce baratin mensonger ne passe pas du tout. "On ne veut pas d'un service "régulé" mais d'un service REGULIER" ont tonné les manifestants. C'est inacceptable pour les soignants qui, le 1er mars ont fait une grève très suivie avec un premier rassemblement de 500 personnes.

Ils savent que, comme en 2017 et encore en 2018, ce sont leurs fortes mobilisations contre les menaces de fermeture des Urgences à Gray qui avaient permis leur maintien... jusqu'à ce que les directions hospitalières et les autorités sanitaires reviennent à la charge. Elles n'ont de cesse d'opérer des fermetures dans les hôpitaux dits de proximité, de supprimer des équipages de SMUR, et de surcharger les Urgences des gros hôpitaux, comme Vesoul, Besançon, voire Dijon, situés à 60kms et plus de Gray, et régulièrement saturées.   

Le succès de cette nouvelle mobilisation avec le soutien massif de la population est un encouragement pour continuer le combat contre des choix criminels et irresponsables.

Norfolk Southern :

Ils tueraient pour chaque centime

Brève
09/03/2023

Le 3 février dernier, un train de la compagnie américaine de chemins de fer Norfolk Southern a déraillé à East Palestine, Ohio. Il contenait plusieurs tonnes de divers produits chimiques hautement toxique et a brûlé pendant cinq jours.

L’accident aurait été causé par une défaillance des freins. Le train qui a déraillé contenait du chlorure de vinyle, un agent cancérigène, qui se décompose par combustion en phosgène et en chlorure d’hydrogène. À savoir : le phosgène est un gaz toxique qui a été utilisé comme arme chimique pendant la première guerre mondiale et qui y a été responsable de 100 000 morts (80% des morts par arme chimique sur la totalité de la Grande Guerre). Quant au chlorure d’hydrogène, il donne de l’acide chlorhydrique (l’acide courant le plus puissant) au contact de la vapeur d’eau. La carcasse du train a brûlé plusieurs jours durant.

Les 5000 habitants de la ville d’East Palestine ont été évacués, et toute une partie des habitants de la région sont partis de leur propre initiative. Trois jours après l’accident, la compagnie et les autorités ont décidé d’accélérer artificiellement la libération des produits chimiques en combustion, officiellement pour éviter une explosion, mais officieusement pour libérer plus rapidement les voies. Une semaine après, elles assuraient aux riverains qu’il n’y avait plus de danger et qu’ils pouvaient rentrer chez eux. Quant à Norfolk Southern, l’entreprise a commencé à distribuer des chèques de 1000$ aux habitants pour réparation. Ce qui ne fait pas très cher, pour une entreprise qui pèse 54 milliards de dollars en bourse, administre 34 600 km de rails (sans compter les dépôts et voies de garage) dans 22 états, et a fait presque 13 milliards de dollars de bénéfice en 2022. Entreprise qui est déjà responsable d’un déraillement en Caroline du Sud en 2005, qui a déversé du fioul et du chlore dans le réseau hydrologique de la région et fait 9 morts. La dépollution lui avait à l’époque coûté 26 millions, c’est-à-dire un quatre-centième de son chiffre d’affaires de 2009.

Alors, un accident malheureux et une gestion de crise maladroite ? Précisons tout de même que Norfolk Southern a dépensé 1,8 millions de dollars en frais de lobbying officiels l’an passé, pour demander entre autres l’assouplissement des normes sur les freins, sur la longueur maximale des trains, et sur les trains dits « à haut-risque ». De plus, les travailleurs de la compagnie étaient en sous-effectif depuis des années, comme tous les travailleurs du secteur ferroviaire aux États-Unis, dont 22% ont été licenciés rien que depuis 2017. Les autorités de l’État œuvrent la main dans la main avec Norfolk Southern… pour étouffer l’affaire : un journaliste a été arrêté dans une conférence de presse du gouverneur par les gardes nationales d’Ohio. Ce que les pontes veulent, c’est que les habitants rentrent chez eux avec leurs 1000$, et qu’ils se taisent : après tout, ce ne sont que des campagnards du Midwest, et aux États-Unis ce qui se passe en dehors des grandes villes compte pour du beurre.

Moïse, note encore :

XI. Tu n’abandonneras point ton poste !

Brève
09/03/2023

Le 22 décembre 2022, une nouvelle loi a été votée : un salarié qui quitte son poste de travail sans autorisation ne sera plus considéré comme en faute grave, mais comme démissionnaire. Son patron pourra le mettre à la porte sur le champ et il ne touchera pas d’indemnités de chômage.

L’abandon de poste, on le sait, ce n’est pas bien. Mais maintenant, c’est encore plus pas bien qu’avant. C’est le genre de réforme qui fait douter de la laïcité de l’État, car on voit mal comment elle serait écrite sans l’aide d’un curé ! Ce n’est plus ton patron qui te vire : on prend acte de ton péché, et tu es sanctionné d’une démission forcée. Sanction qui s’applique à tes cotisations chômage passées, car Dieu n'octroie pas des cotisations à un hérétique.

Alors ensuite, qu’est-ce qu’on aura ? Le retard, 5 coups de fouets, la pièce ratée, 10 coups de fouets, répondre au chef, 30 coups de fouets ? L’excommunication des grévistes ? Celui qui fait la perruque aura la main coupée au sabre rituel ? Peut-être dans un souci d’équité, les capitalistes organiseront-ils un grand synode des prêtres de toutes confessions, où les imams disputeront aux rabbins la juste sentence pour une pause sauvage, en fonction bien sûr de la durée et des boissons consommées ? Vraisemblablement, il faudra entretenir à demeure un saint homme de chaque religion dans chaque usine, pour trancher les cas litigieux en adéquation avec la couleur de peau du fautif.

On croirait qu’ils veulent nous apprendre la morale. Messieurs les capitalistes, non merci : nous ne sommes plus des enfants.

Solvay-Inovyn Tavaux

La marche des éléphants

Brève
05/03/2023

Il y a deux semaines, c’est tout un troupeau de mastodontes qui a traversé le Jura au pas pour rejoindre fièrement notre usine. Le chef de meute mesurait dix mètres de haut, et 8 de large ! Pas étonnant que sur leur passage, les habitants de tous les villages soient sortis les admirer.

Il s’agit du nouveau cristallisoir d’Inovyn. Après avoir traversé les océans depuis la Chine pour arriver à Marseille, il a remonté périlleusement le Rhône et la Saône en péniche, tel Hannibal traversant les Alpes. Débarqué à Chalon-sur-Saône, il a entamé son périple sur route, sur son passage les câbles électriques ont été dégagés, l’électricité coupée temporairement. À Saint-Aubin, c’est un pont monument historique qui a dû être doublé pour supporter le poids du convoi.

Dans ce genre de moment, on se sent un peu fier d’appartenir à la seule espèce vivante capable d’une telle prouesse. Mais c’est quand même une drôle d’usine que celle qui peut faire acheminer un ouvrage monumental à travers le monde en écartant tout sur son passage, et qui n’a pas dix mètres de tuyaux intacts en son sein… Au risque de semer la mort.

PFAS en Franche-Comté

Le capitalisme pollue et tue

Brève
27/02/2023

Dans une enquête réalisée avec 16 médias européens, le journal Le Monde révèle une contamination d'ampleur aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) des composés chimiques ultra-résistants. Cette enquête révèle au moins une cinquantaine de sites contaminés en Bourgogne-Franche-Comté

Ces produits sont très nocifs pour la santé humaine. L’exposition aux PFAS a des effets sur le système immunitaire, sur le système thyroïdien, peut provoquer trois sortes de cancers (testicule, rein, sein)  Cette enquête relève en particulier trois sites en Franche-Comté : l'usine Solvay de Tavaux (Jura), l'usine Seb-Tefal de Tournus (Saône-et-Loire) et la base aérienne militaire de Luxeuil-les-Bains - Saint-Sauveur (Haute-Saône).

Une usine qui fabrique des PFAS en rejette dans l’eau. Les rejets aqueux des usines contiennent des produits chimiques et donc des PFAS. Il y a aussi des émissions dans l’air. Les produits se redéposent aux alentours Un spécialiste des pollutions de l'eau a déclaré qu'il lui était impossible de réaliser des prélèvements à Tavaux, à proximité de l'usine Solvay, qu'il assimile à un bunker.

La base militaire BA 116 de Luxeuil-les-Bains est à proximité d’un des endroits où la contamination aux PFAS est la plus élevée de tout le pays.

Toute la société est organisée en privilégiant le profit sans se préoccuper de la pollution ni de la santé publique. Le principe de précaution consisterait à éliminer le capitalisme.