L'usine Parker de Dijon (163 salariés), qui fabrique des servo-moteurs et des variateurs électroniques, est frappée par un plan de 81 licenciements, qui font partie d'un plan national de 225 licenciements qui touche aussi les sites d'Annemasse (Haute-Savoie) et de Contamine.
Les salariés ont fait grève du 13 au 19 février derniers, rejetant les propositions de la direction pour les indemnités de départ supra-légales qui oscillaient entre 5000 € et 28 000 € pour les plus anciens. Pris de colère à cette annonce, les salariés ont envahi les bureaux et ont voté la grève à la quasi-unanimité. Beaucoup de ces travailleurs, dont certains ne savent toujours pas s'ils seront licenciés, étaient dégoûtés par le mépris de la direction.
Parker, leader mondial dans son domaine, affiche 13 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 950 millions de dollars de résultat pour 2013, dont 255 millions de dividendes versés aux actionnaires. Il a d'ailleurs provisionné 100 millions de dollars pour ce plan de restructuration européen, bien plus qu'il ne proposait.
Par leur grève, les salariés ont obtenu que les indemnités supra légales s'élèvent à 50 000 € pour ceux qui ont au moins 6 ans d'ancienneté, 30 000 € pour ceux qui ont entre 3 et 6 ans, et 10 000 € pour les autres. C'est loin des 50 000 € minimum réclamés par les salariés et ce n'est surtout pas grand chose dans le contexte actuel où beaucoup risquent de ne pas retrouver de travail.
Dans leur lutte, ces salariés, comme dans bien des usines qui licencient, doivent non seulement affronter la rapacité d'un grand groupe capitaliste, mais en plus ils sont affaiblis par la politique des centrales syndicales qui refusent catégoriquement tout mouvement d'ensemble pour interdire les licenciements. Sur le terrain cette collaboration des syndicats avec le gouvernement socialiste s'est traduite par « des groupes de travail » mis sur pied pour démontrer que la délocalisation des chaînes en Tchéquie est « une erreur de stratégie industrielle ». Heureusement que les salariés ne s'en sont pas tenus là, sinon ils n'auraient vraiment rien obtenu !