Le Penthièvre - Cotes d'Armor :  Lutte Ouvrière, un vote de colère

Article de presse
28/02/2010

Valérie Hamon est tête de liste pour Lutte Ouvrière. Elle veut permettre aux travailleurs de manifester leurs craintes de l'avenir.

D'entrée de jeu, vous avouez vous présenter sans espoir d'accéder au second tour, pourquoi ?

On ne veut pas mentir aux gens. Voter pour lutte Ouvrière, c'est manifester sa colère. C'est une élection qui sert à s'exprimer. On se présente dans ces élections pour être les porte-parole des travailleurs. Les salariés sont sur des sièges éjectables et peuvent se retrouver du jour au lendemain dans la misère sans allocations. Il est urgent de dire notre colère et notre inquiétude. Est-ce qu'on va pouvoir payer nos factures et manger demain ? On n'est pas d'accord de payer la crise et avec ces milliers de licenciements. On aimerait bien avoir des élus mais on sait d'avance qu'on va faire 1 ou 2%. Le conseil régional est impuissant contre l'Etat.

Vos revendications sont donc à échelle nationale, qu'en est-il de la Bretagne ?

C'est vrai que nos revendications concernent tout le monde. Dans plusieurs entreprises du département, par exemple, les travailleurs sont usés, fatigués par une cadence infernale. On devrait partager le travail. Il serait possible de créer plus d'emplois, de faire baisser les cadences, diminuer les horaires sans faire baisser les salaires. Vous voyez bien tout cela ne changera pas avec les urnes, et pas non plus grâce à des sièges au conseil régional. L'important c'est la conscience collective et l'action. Martial Collet, notre tête de liste départementale est un ancien ouvrier de Chaffoteaux, avec d'autres militants, il a dirigé la lutte contre le licenciement.

Donc, concrètement, que proposez-vous ?

Je ne fais pas de politique-fiction. Nous avons la capacité d'intervenir dans les choix des entreprises en faisant pression. Nous sommes par exemple contre la loi qui impose un droit de réserve aux salariés. Si une entreprise licencie sous prétexte qu'elle fait faillite, alors qu'un travailleur sait pertinemment que l'entreprise fait des bénéfices il doit se taire. Ce n'est pas tolérable ! Les travailleurs devraient être informés rapidement si un projet patronal est nuisible à la société et pouvoir réagir dans les plus brefs délais. Une minorité d'exploiteurs s'enrichissent. Mais sans les travailleurs, ils ne sont plus rien, sans nous plus rien ne tourne. Il faut que les banques et les grandes entreprises soient soumises au contrôle de la population ... Pour y arriver il va falloir organiser des luttes, des grèves massives, qu'on arrête de produire. On tapera là où ça fait mal. De notre union des travailleurs naît un vrai programme de défense.

Une alliance avec un autre parti de gauche n'était pas envisageable ?

Pour l'instant non. Si second tour il y a, on ne dira pas en avance ce qu'on fera, de toute façon. Mais la question ne se pose pas, on ne fera pas comme le parti de gauche et le parti communiste. Et puis la gauche fait croire qu'il faut remplacer Sarkosy et que tout chan gera ensuite. Pourtan t la gauche est au pouvoir dans vingy conseils régionaux sur vingt-deux et rien n'est fait. Ils disent représenter un contre-pouvoir mais c'est faux, ils ne s'attaquent à rien. Durant la campagne, l'obsession de la gauche est de battre Malgorn, mais nous, ce n'est pas notre objectif. Le nôtre, c'est de sauver la peau des salariés.

Propos recueillis par Emmanuelle Jaquot-Cabot