Hutchinson - Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) :  Le patron a un problème de « je-nous »

Echo d'entreprise
06/04/2020

Le PDG d’Hutchinson a écrit un courrier aux travailleurs il y a quelques jours. Il y déplore que la reprise de la production ne serait que « timide ». Il dit aussi qu’elle est nécessaire pour suivre « nos » clients et « nos » marchés qui produisent toujours : l’aéronautique, l’automobile en Chine, et même l’armement aux Etats-Unis ! Bref rien d’indispensable…

Il prétend compter sur nous et sur notre « support collectif » à « notre entreprise ».

Il confond « je » (lui le patron qui défend les profits des actionnaires) et « nous » (les travailleurs qui vont trinquer sur leur salaire, leurs congés et peut-être leur santé) : il faudrait demander à des instits de lui faire une petite leçon de grammaire dans le cadre de « l’école à la maison ».

Hutchinson - Châlette sur Loing (Loiret) :  Solidarité, c'est aux actionnaires de puiser dans leur coffre fort !

Echo d'entreprise
05/04/2020

Depuis le 23 mars, Hutchinson a redémarré quelques ateliers avec 170 travailleurs. Un travailleur fiévreux a été renvoyé chez lui, son atelier a été fermé, désinfecté et réouvert dès le lendemain. Que cela soit pour lui ou d’autres travailleurs malades, sans dépistage, comment affirmer qu’il ne s’agit pas du Covid-19 ?

Le patron veut à tout prix honorer ses commandes et verser des dividendes aux actionnaires. Aussi, à la suite du groupe Total dont il fait partie, Hutchinson a annoncé qu'il ne recourrait pas au chômage partiel et refuserait les aides de l'État.

La direction exerce un chantage : les salaires des travailleurs seraient maintenus, sous condition qu'ils posent une partie de leurs congés. Ce n’est pas du salaire maintenu, c’est du vol. Être confiné et enfermé chez soi, c'est tout sauf des vacances ! De plus, avec la suppression de la prime de panier, le salaire sera amputé d'une centaine d'euros par mois. Une broutille pour les actionnaires de Total à qui on vient de verser 1,8 milliards d'euros !

Les travailleurs savent compter : avec 421 millions de profits en 2019, Hutchinson a largement les moyens de payer les salaires complets sans vol de leurs congés !

SNCF - Orléans Les Aubrais (Loiret) :  Arguments patronaux très peu convaincants !

Echo d'entreprise
01/04/2020

Bien des cheminots étant réticents à juste raison à s’exposer pour des transports non indispensables, les dirigeants de Fret SNCF ont cru trouver un argument imparable.

Selon eux, les trains de céréales seraient de "première nécessité" car elles rentreraient dans la composition de gel hydro-alcoolique et dans la fabrication de masques de protection.

Les silos étant déjà pleins, ce n'est pas sûr que les céréales serviront la bonne cause, mais ce qui est certain, c'est que le blé va rentrer dans les poches des grands groupes agro-alimentaires...

Delpharm - Orléans la Source (Loiret) :  Produire à tout prix

Echo d'entreprise
31/03/2020

Afin d’aider les soignants et lutter contre la propagation du virus, les productions non essentielles et non urgentes, comme celle du dentifrice, doivent être reportées. Quant aux autres productions, elles devraient donner lieu à une transparence sur l’état des stocks, mais la direction tient à sa production coûte que coûte.

Ainsi, face à l’impossibilité de respecter la distance d’un mètre sur les lignes de production, elle n’a pas hésité à aller à l’encontre des recommandations faites par les spécialistes, en affirmant que rester à moins d’un mètre dans un délai de 15 minutes ne présentait aucun danger ! Et pour obtenir les kits de protection qui étaient arrivés, il a fallu que les travailleurs menacent d’arrêter la production sur-le-champ.

Pour se protéger du virus et de la rapacité patronale, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

Hutchinson - Châlette sur Loing (Loiret)  :  La direction sabote le confinement

Echo d'entreprise
31/03/2020

Le 23 mars, certains secteurs de l’usine ont repris pour fabriquer des durits et des rondelles de bocaux, qui ne sont d’aucune aide dans la lutte contre le coronavirus.

La direction sabote les efforts des équipes médicales : le travail multiple les risques de contagion malgré les précautions sanitaires, car il est impossible de ne pas se croiser dans les ateliers, au vestiaire, au réfectoire. Et les masques utilisés seraient bien plus utiles au personnel soignant, aux caissières, aux femmes de ménage, etc.

Certains acceptent de travailler car en payant le chômage à 84 % du salaire net, cela fait 200 à 400 euros en moins par mois. Dans ces conditions, peut-on encore parler de volontariat ? Quant aux intérimaires, qui parfois travaillent depuis longtemps à l’usine, certains ont été congédiés par simple SMS et ne touchent rien.

Pour ceux qui sont en chômage partiel, les congés signés pour avril ne seront pas reportés. Mais quand l’activité normale reprendra après le confinement, la direction prévient déjà qu’il faudra travailler dur, même pendant l’été. Il n’y a jamais de répit avec ces patrons ! Ils jouent avec la vie des travailleurs, sabotent l’effort de confinement général, et profitent de toute occasion pour leur faire payer la crise sanitaire.

Alors non seulement il est urgent et vital de fermer l’usine, mais il faut aussi que les travailleurs se préparent à ne pas en faire les frais, en demandant des comptes à Hutchinson et à son patron Total, qui croule sous ses 10 milliards annuels de bénéfices.

Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) :  Hutchinson, petits calculs et gros risques

Echo d'entreprise
30/03/2020

A Hutchinson-Joué, l’arrêt de la production a été confirmé pour la quasi-totalité d’entre nous… sauf quelques-uns, censés être volontaires, dans deux petits secteurs concernant au maximum une quinzaine de travailleurs.

Des secteurs petits, des productions qui ne sont pas indispensables… mais qui sont très rentables ou qui concernent un marché qu’Hutchinson veut prendre.

Les risques courus par ces travailleurs sont de trop. D’autant qu’au nom de la reprise rapide de ces productions, on a fait travailler les collègues de GSF à nettoyer et désinfecter l’usine la semaine dernière. Il suffit pourtant de fermer complètement l’usine pendant plusieurs semaines pour éliminer toute trace du virus.

Pour notre santé, il faut le risque zéro !

Deret Logistique - Saran (Loiret) :  Patron et gouvernement complices

Echo d'entreprise
27/03/2020

Les travailleurs de Deret Logistique ont été appelés à reprendre le travail mardi 24 mars. La semaine précédente, seule une centaine sur 1 500 étaient venus travailler.

Le discours de Muriel Pénicaud, la ministre du travail, qui a insisté sur le fait qu’il fallait que l’économie française continue de tourner, a été particulièrement bien entendu par la direction de cette entreprise de logistique qui travaille en grande partie pour le secteur du luxe et de la cosmétique : Lanvin, Séphora, Hermès, Dior, Louis Vuitton... Seule la santé des profits les préoccupe.

Beaucoup de travailleurs sont angoissés à l’idée de devoir regagner leurs postes, certains disent y aller « la peur au ventre », d’autant plus qu’il semblerait que deux travailleurs aient été testés positifs au coronavirus. Alors, même si la direction promet masques, gel hydro-alcoolique, postes de travail espacés et pauses organisées, en quoi risquer sa santé pour acheminer des produits de beauté est-il nécessaire dans la guerre contre le Covid-19 ?

Centre Hospitalier Régional - Orléans (Loiret) :  Comme dans tous les hôpitaux, l'inquiétude grandit

Echo d'entreprise
26/03/2020

Depuis des mois et des mois, le personnel soignant dénonce le manque de personnel

Comme partout dans le pays, ça a été la galère pour être équipés en masques et gel. Il y a encore 10 jours, alors qu’à 9h du matin tous les services avaient des masques, à 10h30 bas les masques ! Il fallait ne servir que les unités déclarées les plus nécessaires. A l’heure actuelle tous les services sont enfin équipés.

L’hôpital a accueilli une quarantaine de personnes malades du virus. La réouverture de chambres est envisagée dans l’ancien bâtiment toujours debout. Par manque déjà probant de personnel, la crainte actuelle des soignants est de ne pas pouvoir faire face quand le pic de l’épidémie va arriver. D’autant plus que des hospitaliers sont déjà atteints par le virus.

Transports de l'Agglomération d'Orléans (Loiret) :  Des mesures de protection à imposer

Echo d'entreprise
25/03/2020

A la TAO, société gérée par Keolis (filiale SNCF), les contrôleurs et agents des boutiques, les plus en contact avec les usagers, mis en chômage partiel, ne seront payés qu’à 84 % de leur salaire. N’étant ni responsables de cette situation et n’ayant pas tous la possibilité de faire du télétravail, ils doivent être payés à 100 % !

Les conducteurs de bus et de tramway, toujours en service, particulièrement exposés aux risques de contamination, eux, ont dû exiger l’interdiction de la montée à l’avant, l’arrêt de la vente des titres de transport dans les bus et la désinfection des postes de conduite...

Mais les mesures de protections des conductrices et conducteurs restent quasi inexistantes, d’autant que le stock de masques, de gants et de lingettes est périmé ! Le gel hydro-alcoolique est distribué au compte-goutte. Selon la direction, les masques ne servent à rien et les conducteurs ne sauraient pas s'en servir ! Les véhicules censés être désinfectés ne le sont pas même complètement, la direction invoquant le manque de main d'œuvre des prestataires, leur désengagement pour certains et le coût trop élevé.

Et il est intolérable de voir sur certaines lignes des véhicules surchargés comme celui où les travailleurs d'Amazon peuvent être entassés à 40 ou 50 par bus. Un agent a même été interpellé par la police municipale, stupéfaite qu’aucune consigne n’ait été donnée par Keolis et la Métropole d’Orléans.

Il est normal que les transports publics fonctionnent, au moins partiellement, pour assurer les déplacements des soignants et ceux des habitants pour leurs besoins essentiels. Mais la protection des agents doit, elle aussi, être assurée, ce que scandaleusement, la Métropole comme la direction de Kéolis rechignent à faire.

Centre Hospitalier - Amilly (Loiret) :  C’est la pénurie qui est la plus dangereuse !

Echo d'entreprise
25/03/2020

Au CHAM, il y a bien eu une réorganisation des circuits d'accueil et d'orientation vers des services dédiés au Covid-19, mais tous les beaux principes sont par terre à cause du manque de matériel et de personnel.

Si les porteurs du virus détectés dès leur arrivée sont bien envoyés vers les services dédiés, lorsque la maladie se développe alors que les patients sont déjà dans un service, on se contente d'essayer de les isoler, ou de leur donner un masque, mais ils restent dans les services où ils ont été admis.

Dans bien des cas, on n'est sûr de rien. Très peu de tests sont réalisés, c'est le flou le plus total, car ni les patients, ni les soignants ne sont contrôlés avant qu’ils ne soient au plus mal.

La seule chose qui est contrôlée, c'est l'attribution de masques

Dans un service de médecine, les soignants qui prennent un masque doivent le notifier sur un document ! On a vertement rappelé à l'ordre ceux qui avaient commencé à en utiliser avant la consigne.

En Réanimation, on n'a eu droit qu'à un seul masque par poste de 12h. Comment travailler sans le toucher, le retirer pendant 12h d'affilée ? C'est mission impossible. Résultat, quatre d'entre nous étaient atteints par la maladie dès la fin de semaine dernière, et nombreux sont ceux qui présentent les signes dans de nombreux services.

Où sont les renforts ?

Même si l'activité de chirurgie a été mise au ralenti, le personnel déjà insuffisant en temps normal n'a pas été renforcé. Ils n'ont rien trouvé de mieux que de nous faire tourner en 12h de jour et de nuit dans les unités spécialisées (mais ça déborde facilement sur 13h avec les temps de transmissions et d'habillage).

Macron peut bien prendre un air martial en annonçant « c'est la guerre », mais mis à part les coups de menton contre la population, où sont les entreprises réquisitionnées pour fabriquer des masques et des tests ? Pour une fois qu'il y aurait autre chose à fabriquer que des obus !