Tours

Après ceux de la métropole, les travailleurs de la ville de Tours se font respecter

Brève
29/06/2022

Les grévistes dans la cour de la mairie

À la mairie de Tours où travaillent 2200 agents, titulaires ou contractuels, les salariés se battaient pour le maintien de leurs jours d’ancienneté et pour une augmentation de salaire. Alors qu’en mars déjà, une pétition formulant ces revendications avait réuni 1400 signatures, la mairie faisait le mort.

À la mi-mai, les travailleurs de la métropole de Tours ayant arraché 120 euros nets mensuels, les travailleurs de la ville de Tours se sont sentis renforcés dans leur détermination.

Pendant un mois et demi, 200 à 300 travailleurs se sont retrouvés en assemblée générale, une à deux fois par semaine, en grève ou en heures d’information syndicales. Ces rassemblements se prolongeaient par des manifestations dynamiques dans le centre ville, ou bien carrément envahissaient l’hôtel de ville. Les tentatives des élus venus à leur rencontre pour expliquer que vraiment c’était impossible d’augmenter les salaires, étaient reçues comme il convient. La municipalité a des problèmes pour boucler son budget, peut-être, mais les salariés aussi.

La municipalité (EELV, LFI, PS et PC) a fini par lâcher 120 euros nets mensuels, incluant l’augmentation du point d’indice, une prime de 300 euros versée en juillet, et 100 euros nets par jour d’ancienneté supprimés, cela chaque année à venir. Et deux jours de pénibilité sont octroyés pour 1400 agents de la ville.

Ce mouvement laissera des traces dans les têtes. Face à une municipalité qui fait la sourde oreille aux problèmes des travailleurs, ceux-ci peuvent se faire entendre et respecter. C’est une expérience qui comptera pour l’avenir.

Ville de Tours

La mairie tente un grossier tour de passe-passe

Brève
16/06/2022

Depuis des mois, le maire lanterne les salariés sur les congés d’ancienneté dont une loi de 2019 prévoit la suppression. La pétition signée en mars par 1400 agents pour réclamer des augmentations de salaire est tombée dans l’oreille d’un sourd. À chaque rencontre, le maire déroule toutes les raisons qui font que ces gens-là trouvent normal que les salariés vivent avec une misère (Voir brève du 8 juin).

Mardi 14 juin, à l’appel des syndicats, 250 agents de 24 services différents se sont retrouvés dans la cour de l’hôtel de ville. Après avoir fait le point et réclamé un nouveau rendez-vous avec la municipalité, les grévistes sont partis en manifestation dans les rues du centre-ville. Très remontés, très déterminés face aux méthodes de leur employeur, ils se sont fait entendre avec force sifflets, chansons et slogans.

Au retour, l’adjointe n’avait rien de nouveau à annoncer. Les syndicats ont alors appelé à une nouvelle grève deux jours après, le jeudi 16.

Ce matin-là, juste avant le rassemblement des grévistes, la municipalité avait convoqué les syndicats. Elle annonçait 120 euros pour les catégories C, 100 pour les B, et 80 pour les A. Mais ces sommes incluaient les quelques primes touchées début 2022, et la revalorisation du point d’indice annoncée pour juillet. Après calcul, l’augmentation réelle pour les catégories C serait en fait d’environ 60 euros.

La mairie a ainsi tenté un beau tour de passe-passe. Mais ce dernier a fait flop et a fait monter d’un cran la colère. D’autant plus que la promesse d’une compensation de 100 euros par jours de congé supprimés étaient au passage passés à la trappe.

Les grévistes, au nombre d’un peu plus de 100, ont décidé d’envahir la mairie et s’y sont installés, décidés à être entendus. Ils ont fini par obtenir un nouveau rendez-vous avec le maire le mardi 21 juin. Les syndicats ont appelé à se rassembler en heure d’information syndicale le lendemain pour que les agents puissent se prononcer sur les nouvelles propositions.

Le maire, Europe Écologie Les Verts, a cru pouvoir jouer au plus fin et se débarrasser de la grogne des salariés par de belles paroles. Il a manqué son affaire.

Mairie de Tours

Maintien des congés et 120 euros d’augmentation des salaires

Brève
08/06/2022

Rassemblement dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville

Depuis des mois, les congés d’ancienneté (jusqu’à cinq jours par an) sont sur la sellette à cause d’une loi qui veut aligner, à la hausse évidemment, le nombre d’heures travaillées dans la fonction publique. Entre temps la question des salaires s’est faite plus aiguë, d’autant plus que les agents de Tours-Métropole ont obtenu 120 euros nets mensuels, et ceux du département 100 euros.
Mercredi 8 juin, plus de deux cents agents se sont réunis dans le cadre des heures d’information syndicale. Aux dernières nouvelles, la mairie proposait de transformer ces congés d’ancienneté en congés pour pénibilité. Mais seulement deux jours sur les cinq, et pas pour tous les agents. Pour les trois autres jours, ils seraient monneyés. Quant aux salaires, ce serait une prime de 300 euros versée une seule fois en juillet.
Les différentes interventions ont d’abord souligné les reculs de la mairie. Au début, c’était rien. Aujourd’hui, les quelques avancées sont à mettre au compte des mobilisations qui se sont  échelonnées ces derniers mois. Mais le constat, c’est qu’on est loin du compte.
Les participants à la réunion ont décidé d’aller au 5ème, là où se trouvent les bureaux du maire, et de lui demander de venir s’expliquer. Il est venu avec son équipe et pendant une heure, ça a été un dialogue de sourds.
Cette municipalité est « union de la gauche ». Pour souligner sa différence avec la direction de la métropole qui est de droite, le maire commence toujours par rappeler son attachement aux services publics. Que cela se fasse au détriment des salariés n’est pas pour le déranger.
Bien sûr, il se retranche derrière un budget limité. Et il s’est même plaint de l’augmentation du prix de l’énergie !
Ce discours n’a pas impressionné les salariés. De nombreuses interventions ont exprimé le ras-le-bol d’être lanternés et la détermination à se faire entendre. Un salarié est intervenu pour dire que de l’argent, il y en a pour payer les cabinets d’audit. Un autre a dit que si la métropole a trouvé de quoi augmenter ses salariés, il n’y a pas de raison que la mairie de Tours n’y parvienne pas. L’augmentation de l’énergie, eh bien justement, les salariés la subissent de plein fouet. Quant aux congés d’ancienneté, c’était un acquis, il n’y a pas de raison qu’ils soient supprimés.
La mairie pour l’instant fait mine d’être ferme. Mais les salariés n’ont pas dit leur dernier mot.
Les syndicats ont appelé l’assemblée du personnel à faire grève le mardi 14 juin.

Tours

La NUPES en action

Brève
25/05/2022

La mairie de Tours

À Tours, la municipalité élue en 2020 est le résultat d'un accord entre EELV, LFI, le PS et le PC. La Nupes avant l'heure en quelque sorte. À Tours-Métropole, le président est LR.

Pendant la grève des agents de la métropole, le maire de Tours, chaque fois qu'il en a eu l'occasion, a souligné devant les grévistes sa différence avec l'exécutif métropolitain. Sans aller, quand même, jusqu'à s'engager sur des augmentations de salaires pour les salariés de la ville de Tours !

Après 13 jours de mobilisation, les agents de la métropole arrachaient une augmentation de 120 euros nets mensuels. 

Lors du conseil métropolitain qui a suivi, les représentants de la ville de Tours n'ont rien trouvé de mieux que de s'inquiéter des "conséquences onéreuses" de l'augmentation de salaire...

Ça a le mérite d'être clair. Ils sont solidaires d'un camp. Pas le nôtre, celui de nos adversaires.

Agents territoriaux de Tours-Métropole

Les grévistes arrachent une augmentation de salaire

Brève
18/05/2022

les grévistes devant le siège de la métropole

Depuis le jeudi 5 mai, une grande partie des agents de la métropole, en particulier les éboueurs et la propreté urbaine, ont fait grève pour le maintien des 5 jours d’ancienneté, une augmentation de salaire de 300 euros et une prime annuelle de 1500 euros, correspondant à un treizième mois.
La direction de la métropole a d’abord joué la fermeté, exigeant la reprise du travail avant toute négociation. Finalement, en fin de semaine, le président de la métropole proposait 150 euros, puis 120. Et lundi 16, plus rien du tout. Cette attitude méprisante a poussé les agents à remobiliser pour le lendemain. La venue annoncée de FR3 était une occasion d’interpeller la direction.
Mardi 17, le dépôt de Tours-Nord était en grève à 100 %. Ils ont décidé d’aller faire le tour des autres dépôts. À celui de Tours-Sud, les grévistes ont convaincu des gars déjà en tenue de travail de se remettre en grève. Ceux-ci sont allés se changer sous les applaudissements de leurs camarades. Ils se sont ensuite tous retrouvés au dépôt de Tours-Centre, rejoints par des agents des parcs et jardins et des déchetteries. Un comité de grève composé de 21 agents de différents services a été élu par l’assemblée générale. Il a été désigné et acclamé par l'AG, comme le seul représentant des grévistes - avec le soutien de la CGT et de FO, syndicats partie prenante de la grève - lors des prochaines négociations avec la direction.
À 15 heures, la direction rencontrait le comité de grève. Au bout de 30 minutes, trois membres du comité de grève ressortait pour rendre compte des propositions : 120 euros nets mensuels, la prime annuelle serait discutée en 2023. Cela ne convenait pas aux grévistes, ils ajoutaient le paiement d’une partie des jours de grève à leurs revendications.
Quand le comité de grève est ressorti, il n’y avait rien de nouveau, sinon que le retrait des jours de grève serait étalé à raison de un jour par mois. Dans l’AG, la discussion s’est engagée parfois houleuse. Certains trouvaient que ce n’était pas assez. D’autres bien plus nombreux intervenaient pour dire que bien sûr ce n’était pas assez, mais avoir arraché 120 euros par la grève, ce n’était pas rien. D'autant que les 120 euros sont étendus aux salariés à statut privé et aux apprentis. Les deux propositions ont été mises au vote et, sans surprise, c’est la décision de prendre les 120 euros nets qui l’a emportée.
Les grévistes étaient contents d’avoir fait céder la direction sur une partie de leurs revendications. Face au mépris et à la duplicité de leurs adversaires, c’est leur ténacité et l’organisation démocratique de la grève qui leur a permis de l’emporter.