Info Magazine : Marie Savre, Lutte ouvrière

Info Magazine rencontre les têtes de listes des formations candidates aux prochaines élections régionales. Cette semaine, Marie Savre de Lutte ouvrière.
" Imaginez que les 11.000 salariés de Michelin décident de s'emparer de notre programme, ils seraient une force colossale, capable d'imposer de nouveaux choix ". Avec beaucoup d'enthousiasme, Marie Savre, tête de liste régionale de Lutte ouvrière, égrène son chapelet révolutionnaire : " Nous nous adressons à ceux qui ont un emploi et ont peur de le perdre, et à ceux qui l'ont perdu. A travers nous, ils peuvent crier leur colère. La crise montre que l'on a aidé les plus riches, comme la BNP qui annonce des millions d'euros de profits. Les autres ont la misère. Cela suffit ! La France est plus riche aujourd'hui qu'il y a 50 ans, et on doit travailler plus longtemps. Voyez les retraites, où est passé l'argent ? ".
La seule femme tête de liste régionale en Auvergne, poursuit : " Les travailleurs en colère peuvent s'exprimer avec nous. Il faut interdire les licenciements. Quand les usines ferment, les gens en prennent plein la tête. Sans travailleurs, Michelin n'a plus de pneus, et Madame Bettencourt, n'a plus de sacs Vuiton ! Nous voulons le partage du travail, avec des salaires décents. C'est possible en prélevant sur la fortune des banquiers, des actionnaires, des profiteurs. Il faut une explosion sociale pour vivre correctement de son travail. Nous voulons savoir ce qu'il y a vraiment dans les comptes des entreprises, avec un contrôle véritable fait par les travailleurs eux-mêmes... ".
Marie Savre poursuit : " En 2004, les Conseil régionaux sont passés à gauche, et cela n'a rien changé. Il n'y aura aucun accord au 2ème tour avec les autres listes, car aucun espoir ne peut venir d'elles. Nous sommes les seuls à vouloir modifier le rapport de force entre les travailleurs et les actionnaires.
Et l'écologie ? " Il faut d'abord bouffer ", martèle Marie Savre. " Après on achètera de la lessive sans phosphates. Les Restaurants du cœur n'ont plus de nourriture aujourd'hui. Comment on nourrit tous ces gens, ces précaires, ces retraités, ces étudiants. C'est le vrai problème, l'écologie ça passe après. Marx et Engels dénonçaient déjà en leur temps le déboisement de la forêt tropicale, et le fait de produire pour le bien de ceux qui amassent des profits. Quand on produira pour le bien commun, alors on se donnera le moyens de résoudre ces problèmes ".
© Info Magazine (1er mars 2010)