Le Pays : 300 convives au rendez-vous de Lutte Ouvrière

La fête de Lutte Ouvrière reste un temps fort politique dans l'Aire urbaine, agrémenté d'un banquet familial, convivial et fraternel.
Trois cents convives étaient réunis, hier, à la Roselière à Montbéliard, pour prendre part à la fête annuelle de Lutte Ouvrière. Une des rares fêtes à revendiquer son caractère politique. Ce qui en fait manifestement l'originalité depuis ses débuts, en 1974. Et ce qui fait dire à Christian Driano, figure de proue du mouvement qu'il s'agit là « d'une vieille histoire ». Et comme toutes les vieilles histoires, celle de la fête de LO a une âme, qui se nourrit de ses fidèles dont certains sont de réels affidés.
Dans l'Aire urbaine de Belfort-Montbéliard, Lutte Ouvrière, c'est aujourd'hui une vieille famille, enfin, une famille vieillissante. Pas beaucoup de jeunes autour des tables, mais des hommes et des femmes d'âge mûr. Matures politiquement aussi, rompus à la dialectique, férus de littérature et ne dédaignant pas la librairie installée en marge des tables dressées pour le banquet.
À l'heure de l'apéritif, Christian Driano a pris la parole pour commenter bien sûr les résultats des récentes élections régionales. Le score de LO, un petit 1 %, il le traduit en nombre de voix : 200 000 en France, dont 4000 en Franche-Comté. Cela lui convient : « On n'est pas déçus. On ne visait pas les 5 % ni l'objectif d'avoir des élus ». Le ton est modéré : « On a la satisfaction d'avoir pu dire ce qu'on avait à dire et d'avoir été entendus ».
Le leader charismatique, parfois contesté aussi, porte son regard vers la Grèce, non pas dans une attitude antique, mais plutôt visionnaire : « Ce qui se passe en Grèce, c'est ce qui nous attend à brève échéance. Car pour sauver le capitalisme, ils le feront payer à la population par des restrictions, des reculs, un régime draconien ». Le verbe redevient plus conforme aux canons trotskistes : « Le monde est soumis à la spéculation d'une demi-douzaine de banques. Ils nous disent que la crise est finie, parce que la spéculation repart. Mais le chômage, la casse des emplois, c'est loin d'être fini ! ».
Le mot de la fin se veut optimiste et fait appel à « l'idéal communiste », qui « garde sa confiance dans la classe ouvrière pour faire fonctionner une autre économie ». Un discours sobre. Applaudissements nourris. Le banquet est servi. Place ensuite à la musique et la chanson avec le groupe Janfi, puis au théâtre avec la troupe du Fayé. Les enfants ne sont pas oubliés et bénéficient d'un espace qui leur est dédié. À Lutte Ouvrière, on a le sens de la famille.
José Gonzalvez
29 mars 2010 (c) Le Pays.