L'Alsace :  La double tournée de Michel Treppo

Article de presse
15/03/2010

Michel Treppo a voté aux Buis à Valentigney. Photo Patricia Louis

Pendant des semaines, Michel Treppo, tête de liste Lutte ouvrière en Franche-Comté, a jonglé entre son poste au ferrage à Sochaux et les exigences d'une campagne sur le terrain. Épuisant mais enrichissant, promet le candidat.

La tête de liste de LO vote dans un bureau au quartier des Buis à Valentigney, ville dont il est conseiller municipal. En toute discrétion. Michel Treppo, 41 ans, a rejoint Lutte ouvrière en 1995. En une douzaine d'années, le militant de base est devenu tête d'affiche. « Cela n'a pas été facile pour moi de faire campagne comme tête de liste pour toute une région. Je travaille de tournée. Avec la campagne, cela m'a fait de longues journées ».

Des journées qui démarraient souvent à l'usine à 4 h du matin pour ensuite intégrer un déplacement à Besançon pour une émission de télé avant d'animer une réunion publique. « J'ai pu poser quelques jours sans soldes mais pas beaucoup ».

Dans son agenda, le candidat a privilégié les distributions de tracts aux portières des usines. Plus à l'aise à discuter avec les travailleurs que sur un plateau télé, reconnaît-il. « J'ai pu voir partout le ras le bol de ceux qui travaillent et qui sentent peser sur eux le poids de la crise. Dans les villes, j'ai croisé des chômeurs en galère. Lutte ouvrière a raison : il faut partager le travail entre tous ».

Il a glissé son bulletin dans l'urne, sans illusion. « Le vote Lutte ouvrière, c'est surtout pour dire la colère. Je suis persuadé que cela va exploser, un peu comme ce qui se passe en Grèce. Un jour ou l'autre, les banquiers vont demander aux États endettés de passer à la caisse ».

Avec ses camarades de Lutte ouvrière, il se retrouvera ce soir chez son mentor. Christian Driano, celui qui avait montré la voie et qui fut pendant longtemps le seul élu de son parti en France. Quelle sera la consigne pour le second tour ? « Nous déciderons en fonction des résultats ».

Seule certitude : ce matin, la tête de liste retrouvera le fracas de la tôle du ferrage. Loin des tumultes de la campagne d'entre les deux tours.

P.L

© L'alsace, Lundi le 15 Mars 2010