L'Est républicain :  « Les urnes sont rangées, la crise demeure ».

Article de presse
29/03/2010

Plus de 300 personnes ont participé hier, à la Roselière de Montbéliard, à la fête régionale, et annuelle, de Lutte ouvrière (LO). Au programme : déjeuner, jeux, spectacles, chansons et débats.

Questions à Christian Driano, porte-parole de Lutte ouvrière dans le Doubs :

- Depuis quand LO organise-t-elle cette fête à Montbéliard ?

- Je dirais 1 975. C'est une vieille histoire, qui correspond à la naissance de notre mouvement. C'est ici, avant même 1968, autour des usines Peugeot, qu'est apparue Lutte ouvrière. C'est à partir de là que l'on a essaimé dans tout l'Est de la France. Nous faisons des fêtes parce que nous avons conservé cette tradition communiste de rassembler, dans une ambiance conviviale, nos militants et sympathisants. Nous sommes d'ailleurs aujourd'hui les seuls à organiser une fête politique permanente. Je me rappelle du temps où le PC donnait des fêtes à Audincourt, Valentigney, Mandeure...

- Combien avez-vous de militants dans le Pays de Montbéliard ?

- Une trentaine et un élu, Michel Treppo, qui nous représente au conseil municipal de Valentigney (NDLR : Christian Driano fut également conseiller municipal à Montbéliard).

- Déçu par les élections régionales (N.D.L.R. : LO a obtenu un petit 1 %) ?

- Non car nous n'avions pas d'illusion, nous n'avons jamais pensé avoir des élus. L'important pour nous est d'avoir mis sur le devant de la scène, ce que nous disons du 1er janvier au 31 décembre. On ne pense pas que les élections soient un moyen de changer les choses mais c'est un temps d'expression, un épisode. Aujourd'hui, les urnes sont rangées mais la crise demeure. La nécessité pour les travailleurs est toujours de se défendre.

- Aujourd'hui plus que jamais ?

- Certainement. Le travail pour tous, le contrôle des banques, l'interdiction des licenciements : autant de revendications que nous portons qui sont essentielles à la sauvegarde de la classe ouvrière. Regardez la Grèce : les travailleurs ne sont pas protégés parce qu'ils ont un gouvernement de gauche et j'ai bien peur que cela ne préfigure ce à quoi il faut s'attendre ici. J'ai toujours la conviction que la classe ouvrière, pour peu qu'elle se mette en avant, représente une force considérable.

Propos recueillis par S.D.

Lundi 29 Mars 2010, © L'Est Républicain / MONTBELIARD /