PSA Trémery : Produire coûte que coûte18/03/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/03/Manif_PSA_Tremery_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C90%2C960%2C630_crop_detail.jpg

Brève

PSA Trémery

Produire coûte que coûte

Illustration - Produire coûte que coûte

Sans doute stimulée par le PDG Carlos Tavares, qui se qualifie lui-même de « psychopathe de la performance », la direction de l’usine Trémery qui fabrique des moteurs, n'avait qu'une chose en tête : assurer coûte que coûte la production de moteurs.

C'est pourtant à Trémery que le premier malade du coronavirus a été déclaré chez PSA, et le département fait partie de la région Grand Est qui est un des points chauds de l'épidémie.

Lundi 16 mars, il a fallu pas moins que 5 réunions extraordinaires de CSE pour que la direction annonce la fermeture de l'usine. A 9h30, la décision était de continuer la production. La direction avait même fait venir des intérimaires supplémentaires pour remplacer les nombreux ouvriers absents.

A midi, la direction annonce ce que TF1 avait déjà diffusé, la fermeture progressive des usines terminales de PSA. L'équipe du matin a quitté l'usine à 13 heures avec la consigne d'appeler le numéro Vert pour savoir s'il y avait du boulot le lendemain.

A 14h30, PSA communique le calendrier de fermeture des usines terminales en Europe. Mais toujours aucune précision pour Trémery qui doit fournir ces usines en moteurs. La direction envisage même une fermeture étalée des différents ateliers en fonction des besoins de la production. Tout en déclarant que la santé des salariés est sa priorité, évidemment... Même le SIA, syndicat patronal de PSA, s'insurge, craignant de « passer pour des imbéciles dans les ateliers » !

A 16h30, une décision tombe. L'usine s'arrêtera mardi à 13 heures, juste après l'application des restrictions importantes de circulation exigées par L’État.

A 18h30, la direction décide finalement de fermer l'usine de l'usine dans la nuit de lundi à mardi. Sans doute sous la pression de la médecine du travail qui a prescrit de confiner chez eux les travailleurs que leur état de santé rend particulièrement vulnérables (plus de 500 sur 4500 sur le pôle Metz-Trémery) !

Personne ne connait évidemment la durée d'arrêt de l'usine, mais on ne sait même pas encore si on sera payés en chômage partiel, ou mis en H- collectives, ce système de compteur horaire de PSA qui fait qu'on doit venir travailler gratuitement le samedi ou, pour l'équipe de nuit, le dimanche soir, pour "rembourser" les journées non travaillées.

Les distributeurs de gel hydro alcooliques et les produits désinfectants efficaces ne sont arrivés à l'usine que le jour… de sa fermeture !

La méfiance et la rancœur contre la direction, prête à nous exposer à tous les risques pour assurer les profits patronaux, s'est répandue... de manière virale.

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