Patrick Dutter veut « faire entendre la voix des travailleurs »26/05/20222022Presse/medias/articlepresse/images/2022/05/image_0000_75c30b902b1e2119736e33577906087cec1e1d26.jpg.420x236_q85_box-40%2C0%2C1160%2C630_crop_detail.jpg

Article de presse

Circonscription de Sélestat-Erstein

Patrick Dutter veut « faire entendre la voix des travailleurs »

Illustration -  Patrick Dutter veut « faire entendre la voix des travailleurs »

Le candidat de Lutte ouvrière, 61 ans, rempile pour la 5e fois dans la 5e circonscription du Bas-Rhin.

Celui qui ne veut faire « aucune promesse » invite les travailleurs au combat pour les salaires dans les entreprises pour imposer les hausses de salaires face à l'inflation. Sa suppléante est Marie-Claire Lechêne.

Et de cinq ! Depuis 2002, Patrick Dutter ne manque pas une élection législative. Vingt ans plus tard, le jeune retraité est toujours là pour représenter « le camp des travailleurs ».

« Le parti voulait être présent dans chaque circonscription, explique-t-il. Nous en avons discuté avec des camarades et j'ai décidé de me présenter. »

Né à Herbsheim, où il a vécu toute sa vie et habite encore, Patrick Dutter a travaillé dans une entreprise de menuiserie à Benfeld. Aujourd'hui retraité, il s'investit dans l'association de pêche et de pisciculture de son village, dont il est le président.

Les luttes de 1936 et 1968 comme référence

« Mon but est simple : faire entendre la voix des travailleurs. Je ne suis pas là pour faire de belles promesses, mais inciter à la lutte dans les entreprises. Face à l'inflation, c'est la seule manière d'imposer au patronat des augmentations de salaires substantielles. Je ne pense pas que l'État fera quoi que ce soit pour les salariés. »

Et de se référer à mai-juin 1936, quand « les travailleurs ont obtenu, par la grève, leurs congés payés » ou à la hausse de 35 % du salaire minimum après le mouvement de mai 1968. En marxiste assumé, il estime que seul le travail crée la valeur et non le capital.

« Aujourd'hui, il faudrait que chacun gagne 2 000 € minimum. Le PDG de Stellantis, Carlos Tavarès, gagne 180 000 € par jour. Bernard Arnaud, deux Smic à la minute. Et on ne pourra pas augmenter les salaires ? Ce n'est pas vrai. »

Patrick Dutter se méfie de la Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale), cette alliance de partis de gauche prêts à s'unir pour gouverner, citant les exemples de Mitterrand, qui a « tourné le dos aux travailleurs en 1983 » ou de Jospin, « champion des privatisations ». « La gauche au gouvernement finit toujours par trahir », souffle-t-il, fataliste.

Quant à Emmanuel Macron, il s'inscrit selon lui dans la droite ligne des gouvernements depuis 40 ans : « il favorise le camp de la bourgeoisie ». « On doit pouvoir partir à la retraite à 60 ans »

La retraite à 65 ans, que prévoit le gagnant de l'élection présidentielle ? « Hors de question ! Dans de nombreux métiers, de toute manière, le corps lâche avant. Un salarié sur deux ne travaille pas jusqu'à 60 ans. Ces personnes seront plus longtemps au chômage ou en arrêt maladie et toucheront une pension encore amoindrie. C'est ce qu'ils veulent. On doit pouvoir partir à 60 ans. »

Pour lutter contre le changement climatique, Patrick Dutter appelle à « tout prendre en compte » et à changer de paradigme. « Il faut cesser de tout soumettre à la rentabilité des actionnaires. Il faut supprimer le secret commercial et le secret bancaire, car les travailleurs doivent savoir qui contrôle quoi dans l'économie. »

En 2017, le militant de Lutte ouvrière avait obtenu 414 voix, soit 0,92 % des suffrages.

Patrick Dutter est le candidat de Lutte ouvrière lors des prochaines élections législatives, dans la 5 e circonscription du Bas-Rhin.

Photo DNA /Jean-Paul KAISER par Thomas Porcheron

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