Un bouquet… de colère ! 04/05/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/05/IMG-20200408-WA0001.jpg.420x236_q85_box-0%2C375%2C972%2C921_crop_detail.jpg

Brève

Un bouquet… de colère !

Illustration - Un bouquet… de colère !

C’est la saison du persil, et dans les centres de tri, nous sommes de nombreux travailleurs, de toutes nationalités, à trier et expédier le persil pour les grands magasins.

En Alsace, nous travaillons à la chaîne, au triage, dans un hangar de maraîcher. Nous, recevons des cagettes de persil plat ou frisé, qu’il faut trier, peser, mettre en bouquet, vérifier et mettre en caisse. Les beaux discours sur la sécurité au travail et les mesures d’hygiène sont loin d’être respectés. Quand on arrive au travail, on nous prend la température, mais on ne nous la donne pas à voix haute, donc on ne sait pas ce qu’il est écrit sur le thermomètre. On a bien du gel hydroalcoolique à l’entrée avec un panneau disant qu’il est obligatoire de s’en servir… mais une fois près du tapis, on n’en a plus. Sur chaîne, les postes sont censés respecter les mesures de distance. En réalité, nous sommes trois de chaque côté du tapis, à travailler debout à 30 ou 50 cm les uns des autres, toute la journée, sans masque. On est encore plus serrés quand une personne supplémentaire est installée sur un poste pour trier la même cagette, pour aller plus vite. Et nous n’avons aucun test pour savoir si certains ont le virus.

Si des personnes se sentent mal, il y a la pression des chefs, qui n’hésitent pas à nous dire qu’on « pollue l’équipe » et qu’on ne va pas assez vite. Comme nous travaillons pour une saison, nous sommes logés. Lorsqu’on demande une autorisation de déplacement à l’employeur pour aller faire nos courses, la réponse est qu’on ne devrait pas sortir. On devrait donner nos listes de courses le mardi pour que les courses arrivent seulement le jeudi. Ce sont les mêmes qui nous disent ça qui nous font travailler et dormir les uns sur les autres, sans test, sans masques, sans sécurité. Et dans les chambres, il peut y avoir jusqu’à 3 lits, les uns à côté des autres.

Alors il y a de quoi avoir la rage contre cette société de patrons pour qui la santé des travailleurs passe après la productivité et leurs profits !

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