Chevilly-Larue (94) : Ça se passe comme ça chez L’Oréal26/03/20202020Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

Chevilly-Larue (94)

Ça se passe comme ça chez L’Oréal

Du jeudi 19 au lundi 23 mars, le site de recherche en cosmétiques de L’Oréal, à Chevilly-Larue, était à l’arrêt. La grande majorité des salariés, CDD, stagiaires, apprentis, intérimaires compris, étaient payés à la maison, une grande partie en télétravail. Ils espéraient que les consignes seraient les mêmes pour la semaine suivante, mais c’était sans compter sur l’avidité des actionnaires qui, eux, épidémie ou pas, veulent leur cash, leur continuité du business, claironnée dans tous les sens ! Cette continuité du profit implique… de retourner travailler sur le site.

Les responsables, sous la pression du PDG, devaient trouver des « volontaires » pour relancer les laboratoires et lancer rapidement des produits sur le marché. Sur l’attestation de permis de travailler du gouvernement, il est écrit sans rire que les salariés sont indispensables à l’exercice de l’activité qui ne peut être sous forme de télétravail... alors qu’ils viennent faire de la recherche sur de futurs maquillage ou produits de soin.

Mardi 24 mars, alors que certains avaient repris le chemin du site, le PDG envoyait un message pour dire que lui et les actionnaires avaient mis en place les plus hauts niveaux de protection, dans le monde entier, pour assurer la sécurité de tous, et que depuis le premier jour de cette crise sanitaire mondiale, la sécurité était leur obsession. Et il rajoutait que le monde a toujours besoin de soin et de beauté, et encore plus dans de telles circonstances.

Cela a fait grincer bien des dents parmi les salariés, car ceux qui se déplacent prennent des risques pour eux, leurs proches, pour une activité « non essentielle ». Et leur présence entraine celles des prestataires, agents de sécurité, personnel du nettoyage, etc, obligés de permettre le fonctionnement de tout ce petit monde en activité. L’Oréal n’est pas la boulangerie du coin qui a du mal à s’en sortir. La famille Bettencourt-Meyers est une des plus riches de France. Elle peut fermer temporairement ses entreprises sans craindre pour son avenir immédiat, il y a des vies en jeu.

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