Carrefour Belle-Epine (Thiais 94)

De plus en plus fort

Brève
03/03/2023

La recherche de profits retombe sur les clients et le personnel. Côté personnel, c'est le projet TOP en caisse, avec chasse aux temps morts et polyvalence. Une manière pour la direction de restructurer pour rendre le magasin plus rentable... sur le dos du personnel. Il manque de personnel : on voit de plus en plus souvent les chefs de secteur et le directeur faire de la manutention dans les rayons et en dehors. Au début de la semaine, les commandes n’ont pas été faites aux fruits et légumes : plus une tomate dans le magasin et la travée bio vide. A force de sous-effectif, ça finit par se voir. Avec leurs économies de bouts de chandelles, ils finissent par mettre en danger la sécurité de tout le magasin : les issues de secours sont souvent obstruées par des palettes qui tardent à être descendues dans les réserves ou dont les produits tardent à être mis en rayon.

Selon le journal Le Parisien, le panier de courses de base a augmenté de 15% depuis février 2022, il faut imposer que les salaires et les pensions soient augmentés et indexés sur la hausse des prix... réelle. Côté Carrefour, les coffres-forts sont pleins : le groupe a annoncé 1,35 milliard d'euros de bénéfice, soit une hausse de 26 % par rapport à 2021. A part ça, il n' y a pas de quoi augmenter les salaires ou baisser les prix pour les clients ! 800 millions d’euros vont être dépensés par Carrefour pour racheter ses propres actions et en faire augmenter la valeur. Ceux-là, quand ils ne sont pas ingénieux pour faire travailler plus, ils le sont pour faire gonfler artificiellement leurs profits.

Magnetto – Aulnay-sous-Bois (93)

Comment convaincre un patron

Brève
03/03/2023

À la première réunion des négociations annuelles sur les salaires entre la direction et les syndicats, les propositions de celle-ci étaient tellement ridicules que les travailleurs de l’usine Magnetto ont débrayé une journée.

La semaine suivante, comme rien ne bougeait, 90 % des travailleurs de cette usine de presses pour les carrosseries automobiles se sont mis en grève. Au bout de trois jours, avec près de 300 grévistes déterminés et la production totalement à l’arrêt, la direction a compris qu’elle n’avait pas d’autre choix que de céder. Le lundi 20 février, elle rouvrait les négociations, qui débouchaient sur une augmentation de 131 euros du salaire brut et une prime de 1 850 euros.

Les grévistes ont repris le travail sur cette base, satisfaits d’avoir obtenu gain de cause. Il s’agissait pour eux d’obtenir des augmentations permettant au moins de compenser les augmentations des prix. Mais ils savent aussi que ce n’est pas satisfaisant et qu’il faudra revenir à la charge. L’an dernier, ils avaient déjà fait deux jours de grève totale pour imposer à la direction une augmentation de 52 euros, alors que celle-ci avait commencé par refuser toute augmentation de salaire. L’efficacité de la grève est dans toutes les têtes, et l’expérience acquise sera utile dans l’avenir.

Hôpital Saint-Antoine (Paris 12e)

Une attaque contre une militante qui ne passe pas

Brève
03/03/2023

 

Lundi 20 février, 120 hospitaliers se sont réunis à l’hôpital Saint-Antoine pour apporter leur soutien à Aurélie Jochaud, infirmière dans le service d’hématologie, connue comme co-secrétaire du syndicat CGT de l’hôpital et élue titulaire au CSE central de l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris).

Aurélie était convoquée ce jour-là à un entretien disciplinaire pour « désobéissance à sa hiérarchie et non-respect des recommandations médicales ». Elle n’a pourtant fait que dénoncer le sous-effectif dans le service, et cette convocation a beaucoup choqué dans l’hôpital tant cette situation est celle de tous les services.

Une pétition a été signée par 1 173 personnes sur l’hôpital Saint-­Antoine, plus 500 autres ailleurs à l’AP-HP. De nombreux soignants ont tenu à la faire circuler, voyant que la direction veut faire un exemple avec cette infirmière et faire peser une menace sur tous.

Cinq jours avant l’entretien, la direction a déplacé celui-ci de Saint-­Antoine à l’hôpital Tenon. Cela n’a pas empêché, après un rassemblement à Saint-Antoine, que 150 personnes soient présentes à Tenon au moment de l’entretien, venues de plusieurs hôpitaux, pour affirmer leur soutien à Aurélie. Un nouveau rassemblement a encore eu lieu le lendemain à Saint-Antoine, regroupant 130 personnes.

L’ensemble des responsables CGT de l’AP-HP et de la fédération CGT Santé ont soutenu Aurélie, et exigé la levée de toute mesure disciplinaire. Et, en tout cas à Saint-Antoine, comme ailleurs à l’AP-HP, bien des hospitaliers ne sont pas prêts à laisser passer cette attaque. Derrière une militante appréciée, c’est l’ensemble du personnel qui est visé par une direction qui voudrait que tous baissent la tête et se résignent au sous-effectif. Un nouveau rassemblement est prévu le 6 mars.

RATP Région parisienne

Les JO comptent plus que les usagers

Brève
03/03/2023

La RATP vient d’annoncer un plan exceptionnel de recrutement de 6 600 salariés, conducteurs de bus, métro, agents de station, etc. Elle rompt avec la politique suivie depuis 2018, début d’un plan de 1 000 suppressions de postes. Des années d’économies sur les effectifs et sur la maintenance ont dégradé le service aux voyageurs, réduit le nombre de bus et de métros, augmenté les délais d’attente pour les usagers, obligés de s’entasser toujours davantage et de partir plus tôt de chez eux.

Même avant le Covid, lorsque le service était à 100 %, le sous-effectif amenait la direction à solliciter continuellement les conducteurs de bus pour venir travailler sur leurs repos. Et la situation s’est encore dégradée. Mais ce rétropédalage est surtout dû à la préoccupation de réussir la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques en 2024. Pour recruter, la RATP évoque « l’attractivité des salaires, la sécurité de l’emploi, et les possibilités d’évolution au sein du groupe ». Elle ne dit pas que les conducteurs de bus recrutés seront moins payés que leurs camarades, privés d’une réévaluation de 290 euros net mensuels accordée suite à l’augmentation récente du temps de conduite et à la perte de plusieurs jours de repos. Leur salaire ne sera que de 1 650 euros net sans les primes, avec des horaires changeant en permanence, sur une amplitude atteignant jusqu’à 13 heures. Quant à l’évolution dans le groupe RATP, il faut plutôt s’attendre au transfert vers des filiales, avec l’ouverture à la concurrence en 2025 qui attend les employés des dépôts de bus et de la maintenance.

Il n’y a aucune raison d’accepter que, une fois ces événements sportifs passés, les recrutements soient gelés, des postes supprimés et les usagers réduits à leurs conditions habituelles de transport.

Renault Flins (78)

Comment la direction traite les intérimaires

Brève
22/02/2023

Quand on est intérimaire dans cette entreprise, les conditions sont révoltantes, ainsi qu'en témoignent ces exemples, tirés du bulletin Lutte Ouvrière de l'entreprise.

En plein hiver, la direction les laisse attendre dans le froid avant l’embauche. Même pas une pièce chauffée et un café à leur proposer. Vu la manière dont les cadres organisent l’accueil, cela ne donne guère envie d'aller chez eux, même s’ils nous invitaient.

Après, ça ne s'arrange pas. Ainsi au LA, vendredi il y a deux semaines, un salarié intérimaire arrivait au terme de son contrat. Les chefs lui ont demandé de venir en
heures sup le samedi, et ont dit que son contrat serait prolongé. Le lundi, le camarade est venu à l’usine, a pris son poste... avant d’être « remercié » et reconduit à la porte !

C'est rageant, mais ce n'est pas un cas isolé. Ainsi, au LA-LH, la direction a annoncé vendredi dernier à cinq travailleurs intérimaires qu'ils allaient changer d’équipe, et être à nouveau du matin le lundi suivant. Ben tiens, et si la prochaine fois qu'ils prennent une journée, ils prévenaient du jour au lendemain ?

Ce ne sont que quelques exemples mais ils sont révélateurs de l'exploitation au quotidien.